TOUT EST DIT

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mardi 10 décembre 2013

France, reviens !

France, reviens !


Les scènes de liesse qui ont accueilli les soldats français dans l’ancienne Afrique équatoriale font évidemment plaisir à François Hollande le mal-aimé. Opération redorage du blason présidentiel ? Bien sûr « Sangaris » ne se limite pas à cela. Opération humanitaire, réponse à une pathétique demande d’aide d’un pays en proie à l’agressivité islamique et aux confrontations ethniques, c’est tout cela aussi. Mais il faut réfléchir au-delà. Car en descendant dans les rues de Bangui pour saluer leurs libérateurs, aux cris de « Merci, merci, merci ! », « Entrez comme chez vous », les Centrafricains ont exprimé une réalité aujourd’hui taboue. Leur pays a besoin de la France pour sa paix et pour sa prospérité. Et la décolonisation n’a pas apporté les bienfaits escomptés – loin s’en faut.
On appelait cela « le fardeau de l’homme blanc », expression aujourd’hui lourde de relents racistes – s’il faut en croire les protestations de ceux qui y voient une affirmation de supériorité raciale. Il s’agit en réalité de tout autre chose : la mise en regard de cultures différentes, certaines plus aptes à reconnaître la liberté et la responsabilité de chacun que d’autres, certaines moins violentes que d’autres. Nulle question de couleur de peau là-dedans : les pires totalitarismes ont semé leurs champs de ruines en Russie soviétique, en Chine, en Vendée, dans l’Allemagne nazie ou au Cambodge…
Il s’agit en réalité et encore davantage d’une question de civilisation. Par définition celle-ci repose sur une reconnaissance de la transcendance, et qui fleurit d’autant plus bellement qu’elle est plus proche de la vérité. Oui, osons le dire : en apportant – souvent malgré son parti pris laïque, malgré sa rupture déjà consommée avec sa mère l’Eglise – sa langue, ses routes, son travail, ses infrastructures, ses religieux, ses dispensaires et ses écoles dans ses colonies, la France a installé ce qui vient « par surcroît » : la possibilité de la paix, une promesse de prospérité, les conditions d’une réelle émancipation.
On sait la suite. Le rejet du colonisateur présenté comme un prédateur, alors qu’il a pu l’être mais ne l’était pas toujours. Puis l’instabilité, l’exploitation des fabuleuses richesses de ces pays africains au service de puissances qui n’avaient pas la préoccupation de venir en aide aux populations en vérité et en justice. D’ailleurs, prétendre leur venir en aide, n’était-ce pas déjà paternaliste ? Colonial, et donc suspect ?
La Chine l’a bien compris qui, dans l’indifférence générale, s’installe en Afrique sub-saharienne et s’assure une mainmise croissante sur les ressources cruciales. Voilà une colonisation qui n’est guère dénoncée. Comme c’est curieux !
Mais voici qu’une nouvelle fois, des Africains se tournent suppliants vers ceux qui les ont « opprimés », pour mettre fin à leurs querelles internes, pour prévenir de nouveaux massacres, pour protéger des chrétiens.
C’est une mission paradoxale qui s’impose à la France républicaine et laïciste ; une mission dont elle ne peut s’acquitter pleinement et dont elle refuse aussi bien les racines que les objectifs, mais qu’elle ne sait pas non plus oublier tout à fait.
Telle qu’elle est, imparfaite, tardive, doutant d’elle-même, exportant le pire en même temps que le meilleur, la réponse de la France est aussi un rappel à la réalité occultée. 
Cela mérite réflexion.

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