TOUT EST DIT

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lundi 4 novembre 2013

La France partage la même chambre d’hôpital que la Grèce, le Portugal, l'Espagne et l'Italie ! (1)


LE CERCLE. Il y a quelques décennies les structures de l'Union européenne étaient suffisamment fortes pour permettre à Paris d'ignorer les lacunes économiques du pays. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et les manifestations des bonnets rouges du 2 novembre 2013 à Quimper le rappellent cruellement.

Il serait partisan de ma part, d’imputer le déclin de la France, car il s’agit bien de déclin, au seul Président actuel. Les chiffres racontent une histoire, je ne fais que transcrire celle-ci sur une feuille de papier. Ce déclin a commencé il y a une décennie, si l’on croit différents indicateurs de OCDE et les divers classements internationaux de la France dans le monde.
Certes, l’ancien président initia le redressement de la France par des réformes courageuses, comme la réforme des retraites, mais les urnes stoppèrent son action. Et nous devons respecter le choix des urnes de 16,5 millions de suffrages portés sur le président élu, contre 15,5 millions sur son prédécesseur et 2 millions de votes blanc ou nul, portant sur plus de 42 des 46 millions d'inscrits et 34,1 millions de votants. Nous sommes une démocratie, ce qui m’offre la possibilité de publier ce papier. Nous devons respecter nos institutions, sinon nous ferons un bon dans le passé de plusieurs siècles.
Il me semble que le "slogan" de votre élection Monsieur le Président, était "Le Changement c’est maintenant". Changements, il y a eu, doit penser une majorité de Français si l’on en croit la cote de votre popularité. Mais ceci est un autre sujet, aussi poursuivons un diagnostic sur l’état de la France.
Une légère hausse mensuelle de la production industrielle au printemps vous incité Monsieur le Président à déclarer que la récession était terminée. Votre optimisme est surprenant, compte tenu de certains indicateurs actualisés de l’OCDE, et de ceux issus de la Banque de France, de l’INSEE et de vos ministères.
- Plus d'un millier d'usines ont fermé en France depuis 2009. Et pas une semaine ne passe sans une nouvelle annonce de fermeture ou de délocalisations vers l'Europe de l'Est ou vers l’Asie. Et ce n’est pas le faible nombre de retours sur notre sol qui changera la tendance ;
- Le taux de création d'entreprises reste aujourd'hui de 13,3 % inférieur à la fin de 2009 ;
- Le nombre de défaillances d’entreprises progresse de 4,1 % sur 12 mois à fin juillet 2013 ;
- Le rythme des ventes à domicile, même si elle semble avoir cessé de diminuer, ne montre aucun signe d'amélioration et reste de 16 % en dessous des niveaux de 2008 ;
- Le taux de chômage est de 10,5 % de la main-d'œuvre du pays ;
- Le taux de chômage des jeunes flirte avec les 25 % (janvier 2013 : 24,9 – avril 2013 : 24,4 %). ¼ de nos jeunes sont au chômage) ;
- Les salaires réels en France, après avoir stagné pendant plusieurs mois, ont diminué au cours des quatre derniers trimestres consécutifs ;
- La balance des paiements internationaux continue de s'enfoncer dans le rouge, avec un déficit des exportations par rapport aux importations ayant presque doublé en seulement un an à près de 3 % du PIB ;
- Les finances publiques dépassent de loin les 3 % fixé par U.E ;
- Les déficits budgétaires (dette) correspondent à près de 90 % du PIB de la France.
Malgré cette situation catastrophique, les dépenses publiques n’ont cessé de croitre, avoisinant les 4 % au cours de deux dernières années. Pour "continuer à dépenser plus", Paris a sollicité l’aide de Bruxelles pour poursuivre ses déficits budgétaires jusqu’en 2015. Et dire qu’il y a dix 10 ans, l’économie française rivalisait avec l’économie allemande.
Les exportations françaises, après avoir chuté de plus de 20 % depuis 2005, sont aujourd'hui au plus bas des vingt dernières années. En revanche, l’Allemagne connait une hausse des exportations depuis plusieurs années creusant encore plus l’écart avec la France. Le revenu réel par habitant en France a augmenté moitié moins que celui de l’Allemagne.
C’est cette situation, Monsieur le Président, qui a amené les principales agences de notation telles que Standard & Poors, Moody et Fitcha à baisser la note de la France et caractériser son économie par "perspective négative". Même, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance négligeable d’environ 1 % en 2014 et pas beaucoup mieux sur le long terme, ce qui est nettement insuffisant pour créer des "emplois réels". Comme c'est généralement le cas avec les fondamentaux économiques, bonnes ou mauvaises, la racine est domestique.
Dans le cas de la France, le problème est en grande partie dû aux  décisions de Paris. Les gouvernements successifs, socialistes et conservateurs, ont posé sur l'économie un ensemble de politiques mal conçues : matraquage fiscal, climat dépressif, mépris de la réussite. Casse-toi riche con ! avait hurlé Libération à la une, à l'intention de Bernard Arnault, première fortune française, en découvrant son projet de naturalisation belge en septembre dernier. Puis ce fut le "cas" de Gérard Depardieu et ses pérégrinations belgo-russes.
Oui, Monsieur le Président, cet ensemble de politiques a sapé la vitalité économique de la nation, contrecarrer son efficacité, abaisser ses efforts de productivité, et d’une manière générale a détruit sa capacité concurrentielle. S'ajoute à cette situation inédite, des services sociaux somptueux (protection sociale au sens large) qui semblent servir ni les contribuables qui les supportent par les prélèvements, ni les intérêts de la France (cf. Ces "cons" qui quittent la France !)
Les prélèvements sur les salaires en France s'élèvent à 38,8 %, et si l’on ajoute le fardeau supplémentaire de l'impôt sur le revenu des entreprises et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), l’employeur en France versera au gouvernement l'équivalent de près de 64 % de sa masse salariale. C’est 53 % en Allemagne et 38,5 % aux États-Unis. Nos entreprises partent avec un sérieux handicap, même avec le Made In France, cher à l’un de vos ministres, qui se bat comme il peut pour limiter la casse.
Plus difficile à quantifier, mais pas moins un fardeau sur les entreprises françaises est la complexité notoire du code général des impôts français. Mais passons sur ce point de détail !
Puisque le régime fiscal n’est pas assez destructeur, la France dispose de règles de travail de longue date qui semblent être exclusivement conçues pour détruire son dynamisme économique et son efficacité. Ces réglementations complexes sont détaillées dans 3 200 pages du Code du travail et s'appliquent à toute entreprise de 50 salariés ou plus. Les principales mesures sont : la semaine de 35 heures imposées à tous – un minimum de cinq semaines de congés payés (contre trois en Allemagne et pas de minimum aux États-Unis). Et je ne parle pas de l'âge légal du départ à la retraite dans un monde où notre espérance de vie augmente de 5 heures et demie chaque jour !
Poursuivons l’analyse des spécificités françaises
En France, nous avons un grand nombre de services gouvernementaux qui exercent un contrôle : il y a "la commune" qui est la plus petite unité gouvernementale, qui représente en moyenne 1800 personnes. À comparer aux 5 500 personnes en moyenne pour la plus petite unité gouvernementale européenne. Cette spécificité française offre ainsi 36 000 entités dirigeantes, avec bien souvent des règles locales en fonction des préférences des entreprises locales et de l’intérêt des travailleurs.
Ainsi, les commerçants locaux ont plus de succès en France qu'ailleurs dans le blocage de la grande distribution. C’est pourquoi la pression locale a bloqué les efforts pour introduire les prestations de services en ligne dans le pays (@Pharmacie…). Et pour être complet sur la structure, rappelons que nous avons 22 régions, 95 départements, 577 députés, 348 sénateurs et 750 députés européens.
Pour illustrer mon propos sur les règles locales, prenons le cas des taxis à Paris
Le ministère de l'Intérieur a annoncé travailler en étroite collaboration avec les syndicats de taxis, les collectivités locales et la ville de Paris afin d'augmenter le nombre de taxis, en particulier aux heures de forte affluence. Le gouvernement veut augmenter le parc de licences de 1 000 véhicules supplémentaires sur Paris et la petite couronne, qui se rajouteront aux 17 500 déjà existantes. En échange de ces nouvelles licences, les nouveaux taxis devront circuler notamment aux heures les plus difficiles, à savoir la nuit et le week-end. Bon courage Monsieur le Ministre de l’Intérieur, et si vous réussissez, ce que nous vous souhaitons, il faudra alors se pencher sur le cas particulier d’autres villes.
Mais reprenons le fil du diagnostic, par notre enseignement
Les écoles françaises ne préparent pas les étudiants et futurs employés au marché du travail comme dans d'autres pays. Pendant les vacances scolaires, l’un de mes enfants en classe de seconde m’a demandé de l’aider à analyser un texte de Victor Hugo. Intéressant pour moi qui aime la littérature, mais certainement pas pour une majorité d’enfants vivants au XXIe siècle. Il aurait préféré l’analyse d’un texte plus contemporain. Regardez notre langue, certains adjectifs prennent un "s " au pluriel et d’autres noms (La secrétaire a commandé des stylos rouges et des stylos verts. Mais… "La secrétaire a commandé des stylos orange") Heureusement, les Français sont excellents en mathématiques.
Quelles sont les conséquences de cette inadaptation de notre enseignement au monde d’aujourd’hui ?
Un exemple simple : au cours des trois dernières années, l'industrie française a installé un peu plus de 3 000 robots industriels, contre 20 000 installés dans l'industrie allemande. L'Allemagne a dépensé près de 70 % de plus que la France en recherche et le développement. La France consacre 2 % de son PIB aux investissements dans les technologies, c’est à peine plus de la moitié du taux en Allemagne.
Ce déficit d’investissements est corrélé avec l’érosion de talents en France ainsi qu’à la baisse de la productivité. De même, le coût du travail par unité de production en France a augmenté de 28 % au cours des dix dernières années, contre avec seulement 8 % en Allemagne (chiffre OCDE).
Cette situation n’a pas seulement contrarié la croissance, mais a initié la désindustrialisation de la France. Ainsi, l’augmentation des couts a donc fait passer la valeur ajoutée industrielle française de 18 % en 2000, à seulement 12,5 % récemment publié par OCDE : la plus faible dans la zone euro !
Le nombre d’emplois dans le secteur manufacturier français a chuté de 20 % depuis 2000, toujours d’après OCDE.
Mon analyse à ce niveau du diagnostic. Attention, préparez vos mouchoirs !
La France aurait probablement pris des mesures correctrices depuis longtemps s'il n'y avait pas le soutien implicite de l'Union européenne, la monnaie commune et l'Allemagne.

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