TOUT EST DIT

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lundi 18 novembre 2013

Hollande a brisé l'union nationale !

La politique menée par le président pousse à l'exaspération du peuple. Inutile ensuite de chercher d'improbables coupables pour dissimuler ses turpitudes.


Certes, l'objet des deux célébrations concernant la Première Guerre mondiale - ni jeudi le lancement des cérémonies de son centenaire, ni hier l'anniversaire du 11 novembre 1918 - ne prêtait pas à l'allégresse. L'une et l'autre en effet réveillaient une mémoire douloureuse, même si la seconde fêtait une délivrance. On n'attendait donc pas de François Hollande qu'il tînt un langage de conquête et de fierté et on lui sait gré d'avoir gardé la mesure. 
Le contexte au demeurant l'en aurait empêché s'il en avait eu la tentation. Le contexte, c'est-à-dire la crise politique que traverse notre pays et la position de faiblesse dans laquelle se trouve personnellement le président. Deux éléments qui invitaient à la modestie. À défaut de pouvoir dans ces conditions exalter la gloire de la France au moment où elle se ternit, il ne lui restait d'autre ressource que d'exhorter la nation à l'union. Celle-ci n'a jamais été plus ardente obligation qu'aujourd'hui, où le désordre menace et où la division s'installe.
Cet appel solennel appartient à la fonction du président. Mais est-il le plus légitime à le lancer lorsqu'on sait qu'il est le principal auteur du mal qu'il cherche à conjurer ? La question est pertinente. La réponse a d'ailleurs été apportée sur-le-champ et directement à la personne de François Hollande : les manifestations hostiles qui ont ponctué hier matin son passage sur les Champs-Élysées et l'accueil qu'il a reçu l'après-midi à Oyonnax donnent la mesure de la défiance qu'il inspire désormais. Que ces incidents aient eu lieu au cours de cérémonies de commémoration à caractère patriotique en dit long sur la portée de l'exaspération populaire.

S'unir oui, mais autour que qui ?

L'union nationale, qui l'a brisée sinon François Hollande lui-même en menant une politique dont il est inutile de décliner une fois de plus les effets malfaisants, en matière sociale, économique, fiscale, sociétale, sécuritaire, judiciaire, etc. ? Une politique qui a opposé les riches et les pauvres, appauvri les premiers sans enrichir les seconds, qui a sanctionné l'énergie et l'initiative sans réduire l'endettement du pays et la dépense publique, qui a alourdi par ses ambiguïtés les problèmes posés par l'immigration, qui a ajourné les réformes fondamentales pourtant annoncées. Il faut que le président de la République soit sourd et aveugle pour n'opposer au mécontentement général qu'une invitation à l'union. S'unir, oui, mais autour de qui ? Autour d'un chef discrédité ? Et autour de quoi ? Autour d'une politique désavouée par une majorité de Français et même par sa propre famille et par ses alliés, parmi lesquels aujourd'hui on compte des opposants plus cruels encore que dans le camp adverse ? Le voilà qui lance un "ordre de mobilisation" alors que la révolte gronde sourdement dans le pays où des cas de désobéissance civique commencent à apparaître. Se rend-il compte que c'est contre lui que le pays est en train de s'unir ?
Ce n'est pas au peuple de se mobiliser, c'est d'abord au président de la République lui-même. C'est à lui de rétablir les liens qu'il a défaits. C'est à lui de restaurer l'union, par une révision de ses choix politiques. Qu'il tire donc la leçon de ses échecs ! Qu'il prenne en compte la réalité et la gravité de la crise sans se bercer et bercer la France d'illusions, de promesses, d'engagements inconsidérés ! Qu'il centre sa politique sur quelques priorités urgentes : réduire enfin la dépense publique, limiter à l'essentiel les fonctions de l'État, libérer les créations d'emploi des contraintes qui pèsent sur elles ! Qu'il s'explique clairement devant le pays sur la raison de ces choix, et qu'il s'y tienne ! Est-ce trop demander à un socialiste ? 
Est-il irréductiblement prisonnier de sa majorité ? Alors, qu'il en appelle au pays ou bien qu'il se démette avant de mener le pays à la catastrophe.

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