TOUT EST DIT

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vendredi 11 octobre 2013

Vaste programme !

Vaste programme !


Elle est vraiment terrible, cette propension de nos ministres successifs de l'Éducation nationale à vouloir faire à tout prix… école. Pas un qui ne conçoive son passage rue de Grenelle sans laisser sa marque et, accessoirement, son nom. L'ennui est que les ministres passent et que leurs réformes trépassent. Ce ne serait pas grave si les victimes de cette « réformite » aiguë n'étaient pas les enfants transformés en cobayes permanents. Impossible d'évaluer les bienfaits d'une réforme sans la laisser s'installer dans la durée et sans donner aux enseignants le temps de se l'approprier. En fait, la vraie réforme dont aurait besoin notre système scolaire serait celle de la stabilité.
Cela n'empêche pas Vincent Peillon de nourrir de grandes ambitions à travers son projet de refondation de l'école. Nullement échaudé par les difficultés (niées) de la mise en 'uvre des rythmes scolaires, il a installé hier le Conseil supérieur des programmes chargé de revoir le contenu des enseignements, de la maternelle au collège. Ce sera en l'occurrence la troisième refonte en dix ans des programmes du primaire.
Comme à chaque fois, ce ne sont pas les bonnes intentions affichées qui manquent. On veut croire au souci de transparence et d'indépendance proclamé. Il est pourtant à craindre que le large processus de concertation engagé auprès des enseignants n'aboutisse à un inextricable fatras de propositions dictées par les intérêts corporatistes. En ayant dénoncé la réforme « vieille école » de Xavier Darcos en 2008, Vincent Peillon risque de rouvrir une regrettable guerre idéologique.
Certes, l'école doit faire face aujourd'hui à l'hétérogénéité sociale accrue de la population scolaire. Il faut y répondre sans que la lutte contre les inégalités n'aboutisse à un nivellement par le bas et une ignorance généralisée. Vincent Peillon réalisera-t-il la synthèse entre « républicains », adeptes des apprentissages fondamentaux dans une école « lieu de savoir », et les « pédagogistes », partisans de la découverte des compétences dans une école « lieu de vie ». Cela constitue, en soi, un vaste programme.

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