TOUT EST DIT

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mercredi 16 octobre 2013

Sur la philosophie de Peillon et sa religion liberticide

Sur la philosophie de Peillon et sa religion liberticide


L’actuel ministre de l’Education ne s’en est jamais caché : par sa charte de la laïcité, il s’agit d’introduire une nouvelle religion de substitution, laïque et libérale, qui arrache l’élève au conditionnement des religions (particulièrement le catholicisme), l’émancipe ainsi par un soi-disant respect absolu de sa liberté de conscience. Adepte de la tolérance, il n’est pas contre les religions, affirme-t-il comme Sarkozy, mais il est tout contre par cette nouvelle mystique qui entend les corriger et les dépasser humainement avec le même vocabulaire de théologie… négative.
Charles Beigbeder sur son blog et Thibaud Collin dans son nouveau livre (1) disent de manière différente la même vérité : comme croyance négative, la religion laïque de Peillon est forcément liberticide, en dépit de ses prétentions affichées.
• « Si elle n’est pas couplée à la tradition, la laïcité risque aussi de mettre toutes les religions sur un même pied d’égalité, au mépris de la culture d’un peuple… Or, avec une application mathématique de la laïcité, c’est la culture d’un peuple que l’on efface, et la porte ouverte au déracinement ! » (Charles Beigbeder)
• « Les critères d’émancipation des individus sont désormais déterminés par le relativisme libertaire… Or, une des caractéristiques du relativisme est justement l’indétermination ; ce qui par définition n’a pas de limite… La lutte contre les déterminismes [sociologiques, familiaux, nationaux, religieux…] apparaît comme indéfinie… Ici on découvre la grande homogénéité de la démarche moderne qui peut prendre des versions certes différentes mais qui, dans son fond, est toujours une auto-célébration et une auto-fondation d’un être qui refuse de se recevoir d’une Source créatrice. » (Thibaud Collin dansL’Homme nouveau du 28 septembre).
L’individieu !
L’idéologie dominante, à travers les DHSD (droits de l’homme sans Dieu), la théorie du genre, la non-discrimination et la religiosité laïciste, cherche à promouvoir une vision indéterminée de l’homme, mesure de lui-même, se construisant son monde et son être comme un fakir jette sa corde dans le vide. Une vision nominaliste et existentialiste aussi bien que matérialiste et individualiste. Car si la matière (sans la forme) est principe d’indétermination (en bonne philosophie réaliste), elle est aussiprincipe d’individuation, à la manière d’un CV anonyme privé de ses principales informations justement discriminantes (les fameuses catégories d’Aristote) ! L’individualisme devient et demeure ainsi le seul et vrai fondement philosophique de ce qui se présente comme un culte de l’homme (sans Dieu) : l’individieu ! Le laïcisme est la religion séculière d’individus indéterminés dont le dieu est l’absence de Dieu, qui se pensent et se croient comme des individieux affranchis de toute loi (naturelle) divine. Le laïcisme leur propose, en somme, d’être dieux ensemble à la manière du contrat social de Hobbes ou de Rousseau. Mais qu’est-ce que des dieux qui dépendent tout entiers de leur association ? Si cette société a pour fin l’individu, l’individu a fatalement pour fin la société. On reconnaît là le cercle vicieux qui unit et subordonne consubstantiellement l’individualisme libéral au socialisme totalitaire dans un jeu de balancier inévitable où l’enfer, c’est toujours l’autre !
« De plus, la laïcité reste une abstraction : elle n’enracine pas les citoyens dans une civilisation ; elle ne les ancre pas dans les profondeurs historiques d’une nation, elle ne permet pas d’embrasser les dimensions affective, charnelle et spirituelle de la personne et de les inscrire dans une tradition nationale. Bref, elle n’est pas l’outil idéal de l’intégration. » (Beigbeder).
Là où les traditions religieuses et les religions révélées (la vraie et les autres) apportaient un principe de détermination éventuellement conflictuel dans leur opposition entre elles et leur inculturation, la religion laïque, qui prétend les aliéner sinon les exclure, apporte un principe d’indétermination encore plus conflictuel dans son exculturation intrinsèque. Soit qu’elle impose par force la coquille vide et pourrie de la laïcité contemptrice de la religion et de sa culture, soit qu’elle propose l’explosif bouillon de cultures par la cohabitation des religions et des morales…
Le sophisme d’Epiménide
Comme religion séculière envers et contre les religions régulières, le laïcisme est victime du paradoxe ou du sophisme dit d’Epiménide (1), pertinemment rappelé par Mgr Jean Laffite dans son livre Tolérance intolérante ? (Editions de l’Emmanuel). On pourrait le résumer ainsi : – Peillon le religieux dit : toutes les religions déterminent, se valent et sont menteuses. Or Peillon se dit d’une religion (de substitution). Donc Peillon est un menteur. Donc les religions disent la vérité… Donc Peillon dit la vérité puisqu’il est d’une religion. Comme il dit la vérité, toutes les religions ne sont pas des menteuses…
On ne cesse de basculer d’une affirmation à son contraire. En disant : « Toutes les opinions ou les religions se valent », letolérant idéologique, explique Mgr Laffite, affirme comme un dogme ce qui n’est jamais qu’une opinion parmi d’autres, selon sa propre thèse qui est fausse (3). Comment peut-il sortir de ce rond-carré ? Seulement par la contrainte verbale puis physique d’une police de la pensée (unique) qui revient à dire : « Si vous me contredites quand je dis que toutes les opinions ou les religions se valent, vous êtes un dangereux intolérant, à combattre par tous les moyens. » En effet, l’alternative qui consisterait à dire : « Ma tolérance ou ma religion n’est qu’une opinion parmi d’autres », n’est pas supportable pour lui. D’où la conclusion de Mgr Laffite : « La tolérance idéologique veut s’imposer à tous… Comme cette intolérance de fait reste inconsciente, elle s’exerce avec d’autant plus de violence… Une société (idéologiquement) tolérante ne peut tolérer que s’exerce en son sein un droit d’objection de conscience, car elle n’est plus en mesure d’accepter en les honorant les valeurs supérieures qui s’expriment en son sein. Elle choisit alors des valeurs consensuelles, dont certaines, infailliblement, la conduisent à la mort. » Peillon en est aujourd’hui un des grands-prêtres de cette dissociété, bien piètre philosophe…
(1) Sur la morale de Monsieur Peillon, aux éditions Salvator.
(2) Épiménide le Crétois disait : – Tous les Crétois sont menteurs. Épiménide est Crétois. Donc Épiménide est menteur. Donc les Crétois disent la vérité. Donc Épiménide dit la vérité, puisqu’il est Crétois. Comme il dit la vérité, tous les Crétois ne sont pas des menteurs…
(3) Deux sortes d’hommes, disait Chesterton : ceux qui suivent un dogme et le savent, ceux qui suivent un dogme et ne le savent pas !

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