TOUT EST DIT

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lundi 9 septembre 2013

Les mots et les remèdes

Les mots et les remèdes


Nul ne le contestera : en cette rentrée scolaire 2013, le ministre de l'Éducation nationale n'aura pas été avare de grands mots. Il y a même chez Vincent Peillon une propension à l'emphase républicaine. Ainsi a-t-il placé la « première rentrée de la gauche » sous le signe de la « refondation de l'école de la République ». Cela lui a valu une écoute compréhensive de la communauté enseignante et, plus particulièrement, des syndicats qui ont décidé de prendre leur mal-vivre en patience en se laissant amadouer par le poids des symboles. Et cela même si aux grands mots ne correspondent pas forcément les grands remèdes. Et les moyens qui vont avec.
Ainsi Vincent Peillon va-t-il dévoiler officiellement aujourd'hui sa première « charte de la laïcité à l'école ». En quinze points, elle décline les grands principes d'une laïcité qui impose à l'école la neutralité religieuse et politique, une laïcité qui libère, protège et émancipe. Bref, qui favorise le vivre-ensemble. On y souscrit pleinement. La limite est que cette charte, à vouloir être trop consensuelle, ne satisfait pleinement personne.
Certains y voient un document à l'islamophobie sous-jacente, avec le rappel de l'interdiction du port du voile. D'autres, de confessions diverses, s'inquiètent d'une vision « laïcarde » qui gommerait le cultuel par le culturel. Reconnaissons que Vincent Peillon a su modérer son ambition initiale d'instaurer des cours de morale laïque, au contenu ambigu. Même si la « charte » fait silence sur des problèmes sensibles, comme celui des cantines, elle a le mérite d'interdire la contestation de certains enseignements pour des raisons philosophiques ou religieuses.
Reste tout de même à fournir le kit pédagogique promis aux profs et responsables d'établissements pour enseigner la laïcité. Reste aussi à associer les familles, qui ont peut-être leur mot à dire dans la déconstruction des stéréotypes sociaux voulue par le gouvernement, dans sa soif obsessionnelle d'égalitarisme. Espérons que l'Éducation nationale, invitée à former de bons citoyens, n'oubliera pas d'en faire accessoirement de bons élèves.

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