TOUT EST DIT

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samedi 7 septembre 2013

Ces chômeurs qui n'entrent pas dans les statistiques officielles

Entre les inscrits à Pôle emploi, ceux qui travaillent à temps partiel, et tous ceux qui ne sont pas comptabilisés, les chiffres du chômage s'avèrent bien plus élevés que ceux officiellement communiqués. Explications.

Malheureusement, les chômeurs sont bien plus nombreux que les 4,6 millions affichés officiellement. Pour décortiquer les chiffres du chômage, il faut se plonger dans le détail des statistiques mensuelles diffusées par la Dares, l'administration rattachée au Ministère du travail.
Tous les gouvernements, de gauche comme de droite, communiquent uniquement sur les chômeurs inscrits à Pôle emploi (catégorie A, B et C). En décembre 2012, ils étaient 3,132 millions dans la catégorie A, c'est-à-dire inscrits à Pôle emploi et en recherche d'une activité à temps plein. A ceux-ci s'ajoutent les 612.400 relevant de la catégorie B (qui ont exercé une activité à temps partiel de moins de 78 heures le mois précédent), et les 882.300 de la catégorie C (ayant exercé une activité à temps partiel de plus de 78 heures au cours du dernier mois écoulé). Fin 2012, ils étaient ainsi 4.627.600 demandeurs d'emploi officiellement dénombrés.
A ces chiffres, il faut ajouter tous les demandeurs d'emploi qui entrent dans le décompte officiel, mais sont régulièrement passés sous silence. A commencer par ceux de la catégorie D recensant les personnes en stage, en formation ou en maladie, mais dispensés de recherche d'emploi. "Parmi ces 265.400 chômeurs, figurent par exemple les licenciés économiques en contrat de sécurisation professionnelle, alerte Rose-Marie Péchallat, administratrice du site recours-radiation.fr . Ces personnes sont pourtant bien à la recherche d'un emploi." Autres oubliés : les chômeurs de la catégorie E bénéficiant de contrats aidés. Au total, toutes catégories confondues (A,B, C, D, E), il y a donc plus de 5,248 millions de chômeurs inscrits à Pôle emploi en France (5,560 millions, DOM-TOM compris).
Et ce n'est pas tout. N'entrent pas dans les statistiques du chômage tous les demandeurs d'emploi "invisibles". Difficile d'estimer leur nombre exact. Parmi eux : les radiés de Pôle emploi, soit pour défaut d'actualisation (209.700 en décembre 2012), soit pour radiations administratives (46.700, +24,5% sur un mois). "Ils représentent plus de la moitié des sorties du chômage le mois dernier, et reviendront dans les statistiques tôt ou tard", s'insurge Richard Dethyre, sociologue et fondateur du Forum social des saisonniers.
De plus, près de 90.000 demandeurs d'emploi en arrêt maladie, maternité ou partis en retraite, ainsi que les nombreux salariés ayant accepté un CDI à temps partiel ou les saisonniers en activité, ne sont pas comptabilisés. Par exemple, l'hôtesse de caisse qui ne travaille que 28 heures ou le moniteur de ski au chômage en été ne sont recensés nulle part. "L'idéal serait de publier un bilan annuel du chômage, plutôt que de se contenter de ces indicateurs mensuels galvaudés", commente Richard Dethyre.
Enfin, un certain nombre de travailleurs pauvres passent totalement à la trappe. Il en va ainsi des bénéficiaires du RSA qui ne sont pas inscrits à Pôle emploi, au nombre de 1.286.000 foyers, selon la Dares. "De même, les adultes handicapés et ceux percevant une pension d'invalidité échappent aux statistiques de la Dares, dès lors qu'ils sont considérés comme inaptes au travail par Pôle emploi", souligne Rose-Marie Péchallat.
Sans compter les jeunes de moins de 25 ans qui n'ont pas droit au RSA et ne prennent pas la peine de s'inscrire à Pôle emploi, ce qui les fait sortir de facto des chiffres. Ou ces auto-entrepreneurs qui n'arrivent pas à vivre de leur activité, mais qui n'ont pas franchi la porte du service public de l'emploi. "Les économistes parlent effectivement d'un halo de chômage", confirme le service communication de la Dares. Au total, la France compterait ainsi plus de 8,5 millions de personnes sans emploi et de travailleurs pauvres occasionnels. Soit près d'un actif sur trois !

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