TOUT EST DIT

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samedi 7 septembre 2013

Guéguerre froide

Guéguerre froide

Drôle de G20 qui se déroule à Saint-Pétersbourg dans un climat renaissant de guerre froide, peut-être exagérément souligné par les médias. Sans doute convient-il de faire la part de cynisme et d'intox qui permet à Vladimir Poutine de montrer ses muscles. Il en profite parce qu'il « joue à domicile » et flatte l'orgueil national après des années d'humiliation pour son pays. Vladimir Poutine a choisi de redonner son rang à la Russie en s'appuyant sur la stratégie du « niet » et d'une tension soigneusement entretenue. Il faut dire que les sujets de friction n'ont pas manqué ces derniers temps.
Après le vote par le Congrès US de la loi Magnitski, interdisant de territoire américain les fonctionnaires russes suspectés de la mort en prison de l'avocat Sergueï Magnitski, Poutine a répondu par une loi interdisant aux Américains d'adopter des enfants russes. Au scandale des écoutes des services secrets américains, Poutine a riposté en accordant l'asile politique au traître de la NSA, Edward Snowden. Et l'on en passe… En réalité, c'est à une « guéguerre froide » que se livrent Vladimir Poutine et Barack Obama.
À ce petit jeu, le président américain est assurément le grand perdant, parce que plus naïf et moins autoritaire que son homologue russe. Mais la crise syrienne montre que, là aussi, il y a une ligne rouge à ne pas franchir. Il est paradoxal que Barack Obama soit accusé de faiblesse parce qu'il respecte les règles démocratiques dans son pays. On a trop décrié le bellicisme d'une Amérique « gendarme du monde » pour se gausser aujourd'hui des scrupules d'Obama.
En vérité, le recul de la superpuissance américaine supposerait une solidarité occidentale (et bien sûr européenne) aujourd'hui absente. C'est elle qui est cruellement mise en lumière en l'absence d'un leadership international. Il serait souhaitable qu'à Saint-Pétersbourg, au moment où se multiplient les discussions pour un règlement politique du conflit syrien, se dégage une large coalition. Non pour se lancer dans une guerre punitive hasardeuse mais pour imposer un compromis auquel même Poutine ne pourrait dire « niet ».

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