TOUT EST DIT

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lundi 27 mai 2013

Un an de présidence Hollande: l'instabilité climatique pour les entrepreneurs


Depuis un an, les relations entre le gouvernement et les chefs d'entreprises ont été à l'image du dérèglement climatique : grêles, pluies, brouillards et embellis, coups de chaud et glaciations n'ont cessé d'alterner. Déjà fin 2012, la rapidité avec laquelle nous sommes passés du rapport Gallois sur la compétitivité aux foudres de monsieur Montebourg sur Florange et Mittal préfigurait une relation en dents de scie et montagnes russes. Depuis, le rythme n'a pas faibli, les signaux se sont encore brouillés et nous cherchons toujours une lisibilité minimale aux injonctions paradoxales du gouvernement et du Président du la République.
Un début de quinquennat calamiteux.
L'orage a commencé, dès le discours du Bourget et s'est accentué avec le vote du projet de loi de finances 2013. Ce dernier prévoyait de taxer les revenus du capital comme ceux du travail. Pourtant, entreprendre, ce n'est pas spéculer, défiscaliser et s'exiler. C'est créer, investir et conquérir. Le gouvernement avait fini, nous semblait-il, par entendre ce message. Mais, le mauvais temps a perduré : il y a eu l'acharnement sur la taxe à 75% avec son lot de caricatures et de stigmatisation des chefs d'entreprises.
Dans ce gros temps, des initiatives positives, comme la création du crédit d'impôt compétitivité ou de la banque publique d'investissement, sont apparues comme des arcs-en-ciel : ils annoncent souvent une éclaircie, mais sont toujours des mirages. Ainsi, le diagnostic établi par le rapport Gallois sur la compétitivité était le bon, mais sa mise en œuvre reste des plus laborieuses. Nos entreprises ont besoin d'un choc de compétitivité, pas d'une réforme à un train de sénateur.
De brèves éclaircies.
Toutefois, "après la pluie, le beau temps" et à cet égard, l'Accord National Interprofessionnel a marqué une rupture très encourageante. Mais, une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, sa transposition douloureuse a été suivi de la proposition de loi d'amnistie. Cette tentative d'absoudre des délits commis par des groupuscules violents au risque de faire perdre toute légitimité aux syndicats réformateurs et au dialogue social, mais surtout l'indécision du Premier Ministre et du chef de l'Etat, nous a indigné.
Avec les assises de l'entrepreneuriat, le chef de l'Etat nous a enfin donné l'impression d'être compris. Les annonces étaient attendues : sensibilisation à l'entrepreneuriat à l'école, création d'un "visa entrepreneur", refonte de la taxation des plus-values de cession... Mais là encore, l'embelli aura été de courte durée puisque suivie d'annonces contradictoires et de nouveaux louvoiements : le projet de loi mal ficelé sur les actions de groupe avec le risque de judiciarisation à outrance et de ruine des PME ; l'affaire Yahoo Dailymotion avec une nouvelle cacophonie gouvernementale et un certain mépris des stratégies de nos entreprises ; la proposition de loi sur la reprise des sites rentables qui sème aussi le doute sur la capacité du gouvernement à comprendre les mécanismes de l'économie.
De la constance.
Ainsi, à l'instabilité économique, le gouvernement a ajouté l'inconstance politique. Or, au terme de cette première année de mandat, le bilan économique de François Hollande rend compte de cette difficulté à assumer franchement et fermement le virage de l'offre et du pragmatisme. L'économie reste atone et les chefs d'entreprise ne savent plus à quel saint se vouer.
A présent, le principal gage que peuvent attendre les chefs d'entreprises, c'est que l'Etat entame véritablement sa réforme et la réduction des dépenses publiques. Les ménages et les entreprises ont largement assumé l'ensemble des efforts face à la crise. Les prélèvements obligatoires représentent plus de 46% du PIB. Ils corsètent notre économie. Les réduire, rendre l'Etat plus efficace, voilà ce qui rendra de la crédibilité au Président de la République et au gouvernement pour les quatre prochaines années. Ce sera le signal que la barre est tenue et qu'un cap est fixé.

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