TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 20 mai 2013

L’hiver français

L’hiver français
On n’a jamais vu un dimanche de Pentecôte aussi froid et pluvieux, après des mois et des mois de mauvais temps et un hiver qui n’en finit pas… « Après la pluie vient encore la pluie » devrait dire le proverbe. Je suis tombé au hasard de mes lectures, sur une citation qui n’est guère plus optimiste : « Le bien ne vient pas nécessairement après le mal ; un autre mal peut lui succé
der, pire » (Montaigne, Les Essais, tome III chapitre 9). Quand on parle avec ses voisins, avec les passants et les commerçants, le samedi au marché, un seul sujet revient dans les discussions : le mauvais temps qui semble ne  jamais devoir finir. Les Français sont tristes et sans illusion. Hier à la télévision, j’observais le parterre des membres du gouvernement qui assistaient à la conférence de presse du chef de l’Etat. La joie, sinon l’hilarité aux bons mots du président, se lisaient sur les visages. Dans quel monde vivent-ils, me suis-je demandé, ont-ils conscience du ressenti de la population ? C’est presque une lapalissade : le pouvoir isole, coupe des réalités et tous ceux qui ont servi dans les hautes sphères de la République se sont vus confrontés à ce dangereux penchant. Un peuple intelligent n’attend pas du gouvernement qu’il ramène le beau temps, ni même qu’il règle ses malheurs d’un coup de baguette magique. La démagogie, d’où qu’elle vienne, les promesses, la fuite dans les limbes et le déni de réalité le révulsent. En revanche, il exige d’être pris au sérieux par ses représentants au sommet de l’Etat. Les dirigeants nationaux tombent souvent dans ce travers maladif de sous estimer l’intuition populaire. 63% des Français n’ont pas trouvé le président convainquant (BVA). Dans une période aussi difficile, sur le plan de l’emploi, de la situation des jeunes, du pouvoir d’achat, de la sécurité, de la cohésion nationale, de l’ordre public, les Français ne souhaitent rien d’autre, au fond, qu’un discours de vérité, collant à la tragédie de cette période, un discours churchillien –sans verser dans le mélo – qui leur donne un horizon crédible, même au prix du sang et des larmes.


0 commentaires: