TOUT EST DIT

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mercredi 3 avril 2013

Une affaire d’État

Une affaire d’État


Il est encore trop tôt pour mesurer pleinement les conséquences politiques des aveux de Jérôme Cahuzac. Même si Jean-Marc Ayrault et les caciques du PS s’en défendent, c’est bien d’une affaire d’État qu’il s’agit.
En croyant à l’innocence de leur ex-ministre du budget, celui qui était plus que tout autre chargé d’incarner la République « irréprochable », François Hollande et son Premier ministre ont commis une erreur de jugement qui les poursuivra longtemps.
La peste du doute contamine tout et il est illusoire d’imaginer la balayer avec des paroles indignées et un air contrit, fussent-ils sincères. Jean-Marc Ayrault, constitutionnel fusible par essence, sait forcément cela et tout aussi bien ce qu’il pourrait lui en coûter.
Mais au-delà de la crise annoncée d’un gouvernement déjà chahuté de toutes parts, au-delà même de la faillite morale d’un homme et de l’indigne attitude d’un ministre de la République qui a bafoué sans cligner des yeux les plus absolus symboles de la démocratie, c’est la classe politique dans son ensemble qui va se retrouver éclaboussée par cet épisode. Plus par le parjure d’ailleurs que par la dissimulation de fonds au fisc.
Il faut pourtant résister à toute force au « Tous pourris ». Ce refrain rance déjà entamé hier soir par les enfants spirituels des liguards qui vilipendaient « La gueuse » au temps de la IIIe République et qui, en ces heures de crise morale, financière et existentielle retrouvent de la voix.
Car aussi scandaleuse et inexcusable que soit cette affaire Cahuzac, son dénouement est paradoxalement le signe d’une démocratie qui ne fonctionne pas si mal que ça.
Avec des journalistes, ceux de Mediapart en l’occurrence, libres d’enquêter sur le ministre vedette du gouvernement et de dénoncer ses mensonges. Avec des juges assez indépendants et surtout assez sûrs de leur indépendance pour mener leurs investigations à bien.
Dans cette histoire il y a bien une morale finalement.

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