« Ma compréhension de l’Economie était fausse, je viens de m’en rendre compte et il me faut donc reconnaitre mes torts », écrit Charles Gave, économiste et financier français, ami de Milton Friedman et président des l’Institut des libertés, un think tank libéral. A la suite de la crise chypriote, il tire cinq leçons de la nouvelle donne économique et des nouveaux liens qui sont apparus entre l’économie et les marchés :
✓ Le gouvernement est plus intelligent et plus efficace que le marché
Ce n’est plus le marché libre qui fixe le niveau des taux d’intérêt et des taux de change, les salaires , les coûts , les prix ou de la valeur de l'argent, mais les gouvernements. Les salaires jugés trop importants sont de plus en plus taxés (sauf ceux des fonctionnaires), et l’épargne est redirigée vers les obligations, au point que ces obligations sont plus rentables que les actions. Peu à peu, on ne pourra plus acheter de l’or, l’investissement stérile par excellence, et les contrôles de capitaux, qui viennent d’être institués à Chypre, pourraient être généralisés.
✓ Les banques centrales contrôlent les prix des actifs et empêchent l’effondrement des marchés boursiers
Dans une économie capitaliste, les marchés fluctuent de façon chaotique, en fonction des anticipations de rentabilité des opérateurs. Les banques centrales doivent éliminer l’incertitude des marchés pour éviter ces fluctuations, et garantir la hausse continue du cours des actifs. Les participants qui désapprouveront cette nouvelle stabilité des marchés parce qu’ils exploitaient la volatilité des marchés pour spéculer pourront être sanctionnés de leurs comportements antisociaux au moyen d’une taxe « Tobin » qui aura l’heureux effet secondaire d’éponger les déficits. La montée continue du cours des actifs sera également garantie par une taxation punitive des plus-values en cas de vente, qui pourra être accompagnée d’une taxation des capitaux au même niveau que le travail.
✓ Darwin et Schumpeter avaient tort: il est possible de manger gratuitement
La croissance économique n’est pas issue d'un processus de destruction créatrice, comme l’enseignait Schumpeter. La croissance et la richesse sont créées à partir de rien par l'Etat divin qui stimule la demande par l'achat de biens et de services dont personne n'a besoin avec de l'argent qui n'existe pas. Ce processus conduit à l’élévation continue du niveau de vie. C’est le prophète Keynes qui a révélé ce principe, maintenant relayé par ses apôtres, des fonctionnaires très bien payés qui se battent pour améliorer les vies du commun des mortel.
✓ Le PIB est la mesure de la réussite économique
Cette nouvelle religion utilise un indicateur quantitatif indiscutable pour s’assurer que les actions du pays recueillent l’approbation divine : le PIB. Cette valeur agrège les valeurs ajoutées du secteur privé et les coûts du secteur public. Ces coûts du secteur public sont financés par des taxes et des emprunts. La dégradation du bilan de l’Etat liée à l’augmentation de son endettement n’est en revanche pas prise en compte. Tant que le PIB monte, c’est que tout va bien, selon ce dogme. Pour s’assurer de cette croissance, l’Etat doit créer de l’argent pour acheter des biens et services dont les citoyens ont besoin, mais dont ils ignorent qu’ils en ont besoin. Il doit donc prendre le contrôle de la banque centrale.
Gave cocnlut par une synthèse du nouveau dogme économique, totalement à contre-courant de la philosophie libérale:
✓ Le gouvernement est le mieux à même de comprendre ce qu’est l’intérêt général, ce qui le fonde à allouer le capital, fixer les taux d'intérêt, les taux de change et le niveau des prix.
✓ La banque centrale a pour but de financer les dépenses du gouvernement.
✓ L'argent appartient au gouvernement comme nous l’avons vu à Chypre.
✓ Les droits de propriété ont été abolis.
✓ Le prix des actifs doit monter continuellement, d’autant que les banques centrales continuent d’imprimer de l’argent (80 milliards de dollars par mois aux Etats-Unis).
✓ Plus d’argent crée plus de richesse et plus de richesse crée plus d’emplois, notamment dans le domaine de l’immobilier.
✓ Les biens et services inutiles achetés avec de l’argent qui n’existe pas contribuent à augmenter le PNB, signe que la politique économique est la bonne.
✓ Ces produits et services ont une valeur morale supérieure à ceux du secteur privé.
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mercredi 3 avril 2013
Oubliez tout ce que vous avez appris à l'école sur l'économie: voici les 5 leçons de la 'nouvelle normalité'
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