TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 8 avril 2013

Se tromper d’ennemi…

Se tromper d’ennemi…

 Dans ces temps de vaste trouble, il est plus que jamais nécessaire de ne pas se tromper d'ennemi. L'affaire Cahuzac est gravissime en ce qu'elle donne lieu à des échanges destructeurs entre les partis de gouvernement (qui ont eu beaucoup à se reprocher alternativement), pour le plus grand profit des formations extrémistes. Ce ne sont pas les déclarations grandiloquentes des uns et des autres sur l'exemplarité de la vie publique qui suffiront à créer le « choc de confiance » espéré chez les citoyens. Les politiques ne font que s'embourber dans leur pathos moralisateur.

Ne pas se tromper d'ennemi, c'est donc porter le bon diagnostic sur le mal. Résonnent encore, dans l'opinion, les charges tonitruantes du candidat François Hollande contre un ennemi sans visage : le monde de la finance. La formule avait subjugé les foules. Sauf que l'on vient de découvrir que la finance a un visage. Elle en a même beaucoup, en plus de celui de Jérôme Cahuzac (et de ses mensonges à… rallonge). Ce sont les visages des innombrables évadés fiscaux.

L'enquête réalisée par un Consortium international de journalistes a révélé l'ampleur du phénomène. De riches particuliers abriteraient, dans des milliers de sociétés écrans, l'équivalent des PIB additionnés des États-Unis et du Japon. Hier, un banquier suisse confiait au JDD que des dizaines de VIP français (politiques, sportifs, artistes) disposeraient de comptes secrets à Singapour.

Il se trouverait, dans cet opulent gotha, des gens de droite et de gauche, tant il est vrai que l'argent n'a pas de couleur… politique. D'où la seule vraie riposte : une lutte impitoyable et concertée contre l'évasion fiscale, la suppression des paradis fiscaux et la levée du secret bancaire. Cela éviterait aussi à nos gouvernants de surimposer les citoyens honnêtes qui ne fraudent pas. Là encore, il ne faut pas se tromper d'ennemi. 

0 commentaires: