TOUT EST DIT

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mardi 2 avril 2013

«Dévasté par le remords», Jérôme Cahuzac reconnaît avoir détenu un compte en Suisse

Devant les juges, l'ex-ministre du Budget a admis avoir eu un compte à l'étranger doté d'environ 600.000 euros, contrairement à ce qu'il a toujours soutenu. «J'ai été pris dans une spirale du mensonge et m'y suis fourvoyé», explique-t-il dans un communiqué. Mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale, il risque cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende.

Pris en flagrant délit de mensonge. Après avoir nié pendant plusieurs mois détenir un compte à l'étranger, Jérôme Cahuzac est passé aux aveux. Devant les juges Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke, qui l'entendaient mardi après-midi à sa demande au pôle financier de Paris, l'ex-ministre du Budget a reconnu avoir eu un compte à l'étranger depuis une «vingtaine d'années». Sur son blog, il explique avoir ordonné que les 600.000 euros encore présents sur ce compte soient rapatriés sur son compte à Paris.
la gueule de la dévastationSelon Le Canard Enchaîné, des transferts pour un million d'euros auraient été réalisés vers des comptes suisses dans les années 1990. Un compte à la banque UBS aurait été dans un premier temps fermé et son contenu transféré vers un compte hébergé par un autre établissement autre suisse, Reyl & Cie. Ce dernier aurait été clos en 2009 et son contenu viré sur un compte à Singapour, toujours tenu par Reyl & Cie.
Dans la foulée de ses aveux, l'ancien ministre a été mis en examen pourblanchiment de fraude fiscale, un délit qui consiste à réinjecter dans l'économie le fruit d'une évasion fiscale, puni de cinq ans d'emprisonnement et 375.000 euros d'amende. Les avocats de Jérôme Cahuzac, Mes Jean Veil et Jean-Alain Michel, évaluent le montant du blanchiment à environ 30.000 euros.
Jusqu'alors, la ligne de défense de Jérôme Cahuzac avait toujours été de nier en bloc. «Je n'ai pas, je n'ai jamais eu, de compte à l'étranger, ni maintenant, ni avant», jurait-il sans trembler devant les députés en décembre dernier. Il évoquait alors des «accusations délirantes» lancées par Mediapart et promettait de traîner en justice tous ceux qui les propageraient. Le jour de sa démission, il y a deux semaines, il expliquait encore que son retrait du gouvernement «ne changeait rien ni à [s]on innocence ni au caractère calomniateur des accusations lancées contre [lui]».
Parallèlement, son entourage niait reconnaître la voix du socialiste sur la bande diffusée Mediapart, sur laquelle un homme évoquait son compte en Suisse. Mais trois témoins entendus par les enquêteurs lors de l'enquête préliminaire ouverte début janvier ont assuré avoir identifié la fameuse voix, ce qui a motivé la décision du parquet d'ouvrir une information judiciaire le 19 mars dernier.

«J'ai été pris dans une spirale du mensonge»

Comment le socialiste a-t-il pu à ce point s'enfermer dans le déni? «J'ai été pris dans une spirale du mensonge et m'y suis fourvoyé», explique-t-il sur son blog. L'ancien ministre, valeur sûre du gouvernement Ayrault, raconte avoir «mené une lutte intérieure taraudante pour tenter de résoudre le conflit entre le devoir de vérité auquel [il a] manqué et le souci de remplir les missions qui [lui] ont été confiées». «Le remords» a fini par le «dévaster» et le pousser à tout avouer, confesse-t-il.
Déchu du gouvernement, poursuivi par la justice, Jérôme Cahuzac a délaissé l'arrogance qui lui servait jusqu'alors de bouclier et confesse désormais ses erreurs. «Penser que je pourrais éviter d'affronter un passé que je voulais considérer comme révolu était une faute inqualifiable. J'affronterai désormais cette réalité en toute transparence», assure-t-il. Avant de s'excuser auprès de ses proches, qu'il a «tant déçus», et qui l'ont toujours défendu.
Restent des questions: d'où provenaient les fonds déposés sur les différents comptes successifs ouverts par Jérôme Cahuzac à l'étranger? Comment ont-ils été utilisés? Un témoin auditionné pendant l'enquête préliminaire a indiqué que les sommes versées sur le compte suisse venaient de laboratoires pharmaceutiques, pour lesquels Jérôme Cahuzac travaillait en tant que consultant dans les années 90. Son avocat, Me Jean Veil, assure de son côté que l'essentiel des sommes étaient issues de son activité de chirurgien. Les réponses pourraient venir de la justice genevoise, saisie d'une demande d'entraide judiciaire venue de Paris. Jérôme Cahuzac s'est engagé à n'engager aucun recours contre les investigations qui seront menées en Suisse.


1 commentaires:

Anonyme a dit…

http://www.youtube.com/watch?v=tOld2qNojLs

Le pardon du Bourricot a sa mule LOL