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lundi 4 février 2013

Victoire, mais entre parenthèse

Victoire, mais entre  parenthèse


François Hollande a été accueilli triomphalement au Mali, et cette visite parachève un indiscutable succès de nos troupes envoyées au Sahel. Le conflit est loin d’être terminé, puisque la menace djihadiste existe toujours, puisque l’État malien demeure inconsistant et que les risques de règlements de compte intérieurs sont considérables. Mais la victoire militaire, remportée à l’initiative du président de la République et chef des armées, lui donne une stature nouvelle, diamétralement opposée à l’image de mollesse qui lui collait à la peau. Inspiré d’un flasque dessert industriel, son surnom est connu. Mais « Flanby » peut être très ferme et laisser ses ennemis sur le flanc.
Il l’avait démontré également sur le terrain intérieur, en conquérant l’Élysée, alors que beaucoup le considéraient hors-course au départ.
Preuve, au-delà des caricatures, que pour accéder à la fonction suprême et pour l’assumer, il faut des qualités de tacticien, mais aussi de stratège – toute l’histoire de la Ve République l’illustre. Preuve que, pour endosser complètement l’habit présidentiel, il faut souvent du temps, ce fut le cas pour Nicolas Sarkozy, encore davantage que pour François Hollande.
Mais le même regard rétrospectif invite également à relativiser : remporter une offensive en politique étrangère n’a jamais de retombées durables sur l’échiquier hexagonal. L’épisode malien ne sera qu’une parenthèse.
L’opinion ne se laissera pas distraire, non plus, par la parenthèse sociétale que constitue le débat sur le mariage pour tous. Malgré les couacs à répétition au sein de la majorité – nouvelles turbulences, hier, à propos de la PMA, la procréation médicalement assistée – l’opposition est encore trop faible pour empêcher le vote de la loi…
Aux yeux des Français, l’essentiel est ailleurs, dans le combat contre le chômage, dont il faut rappeler qu’il est ancien, même si son actualité est particulièrement cruelle. Depuis Valéry Giscard d’Estaing, à la fin des années 1970, tous les présidents ont tenté, sur le front de l’emploi, de jouer les commandants en chef. Mais ils sont apparus surtout comme des chefs désarmés. C’est en France, et non pas en Afrique, que se déroulera la bataille suprême du quinquennat.

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