TOUT EST DIT

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jeudi 14 février 2013

Une victoire de gauche

Une victoire de gauche


Fin de la première partie. Par cent voix d’écart en faveur du projet de loi, l’Assemblée nationale approuve le mariage civil et l’adoption d’enfants par des couples de même sexe. Les députés ne se sont pas dérobés, on n’a enregistré que dix abstentions et neuf absences. Cela confirme la double valeur de ce débat : d’un côté un enjeu de société, de l’autre un classique affrontement entre la droite et la gauche.
A six exceptions près, la discipline de parti a fonctionné, ce qui consolide la position du président de la République et du gouvernement après des mois de flottement. Venant en complément des premiers succès au Mali, ce vote sans bavure va redresser les cotes de popularité défaillantes.
Ce scrutin, c’est son mérite, n’aura pas été préparé en catimini. Les conservateurs sont déçus du résultat mais leur voix s’est fait entendre, relayée par des cortèges très actifs. Les associations mobilisées pour ou contre le projet, les dossiers parus dans la presse, les discussions internes aux familles, les polémiques elles-mêmes ont contribué à situer les options. Impossible de dire que les enjeux ont été escamotés. En ce sens ce fut un vrai débat républicain, à la hauteur de ce qui fut, pour certains, un cas de conscience.
Pour autant, rien n’est joué. Le débat va rebondir au Sénat en avril, puis bifurquera plus tard, quand viendra le moment d’évoquer la procréation médicalement assistée ; il se focalisera autour de l’adoption et plus particulièrement des questions liées au secret potentiel de la naissance.
Le dilemme existe déjà, indépendamment de l’adoption par un couple homosexuel ; des enfants nés d’un don anonyme de sperme veulent connaître leur histoire. Cette revendication ne pourra que s’étendre si l’effacement complet du père vient à être souhaité après insémination d’une lesbienne, au cas où la PMA serait élargie. À côté de ces enjeux, le mariage civil de deux hommes ou de deux femmes, pourtant présenté comme un changement historique, risque d’apparaître comme une mesure annexe.

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