TOUT EST DIT

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jeudi 14 février 2013

La grève des « amis »

La grève des « amis »


« Avec des amis comme ça, pas besoin d’ennemis », peut se dire Vincent Peillon, au soir de la journée de grèves et de manifestations contre « sa » réforme des rythmes scolaires.
Bien sûr, on ne voit pas pourquoi les enseignants auraient dû refréner leur envie d’en découdre, au nom de leurs sympathies pour une majorité de gauche, qu’ils sont censés avoir appelée de leurs vœux et de leurs votes : c’est de choses autrement plus importantes que de « bas calculs politiques » dont cette affaire est l’enjeu. Et naturellement, au premier chef, du sacro-saint « intérêt de l’enfant ».
Ajoutez-y des critiques sans doute – au moins en partie – fondées sur l’aspect bâclé d’une abolition de la semaine de quatre jours, qui laisse dans le flou l’organisation des fameuses activités périscolaires et renvoie à une postérité pas très lointaine celle de la pérennité de leur financement.
On peut aussi comprendre que, sur un plan personnel et « privatif », ces personnels, pas spécialement gâtés ces dernières années et qui louchent avec amertume vers le traitement de leurs collègues du secondaire, aient pu concevoir quelque irritation de se voir tirés du confort – tout relatif – dans lequel les avait installés la semaine de trois jours (de congés) de la réforme Darcos.
Sans compter qu’aux dires de beaucoup, une vraie réforme du temps scolaire au bénéfice de l’élève aurait dû d’abord, ou en même temps, alléger les programmes et s’attaquer à une meilleure répartition du temps scolaire sur l’année, en entamant la falaise des grandes vacances.
Reste qu’avec la fronde des « instits », le ministre peut craindre de ne même pas devoir attendre tous les effets de la mauvaise volonté, dûment argumentée, des élus locaux confrontés en première ligne à la quadrature du cercle logistique et financier, pour se trouver confronté à l’impossibilité de voir honorer sa priorité : instituer la semaine de quatre jours et demi, option mercredi matin, dès la rentrée 2013. Du coup, report à la rentrée 2014, l’année de tous les dangers puisqu’année d’élections municipales, où les arguments des chronobiologistes et autres pédagogues de tout poil risquent de devenir très vite inaudibles dans le fracas des charges… politiques.

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