TOUT EST DIT

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samedi 9 février 2013

Nécessité du dialogue social

Nécessité du dialogue social


Les rafales du chômage frappent apparemment de plus en plus. Sont atteintes désormais des régions, des activités qui, jusqu'ici, semblaient davantage préservées.

En même temps, le doute monte dans la société française. On se sent démuni, incapable d'enrayer le désastre. On s'y efforce cependant, mais souvent c'est l'échec. On espère quand même, encore et encore, comme actuellement à la raffinerie Petroplus. Mais l'incertitude prolongée de mois en mois est usante, les perspectives restent si aléatoires que déjà on prépare le plan social...
Dans la presse, le mal s'accroît. Ainsi, la presse parisienne a été empêchée d'être distribuée, d'une manière ou d'une autre, trente jours depuis le mois de septembre. Les journaux parisiens ont perdu 25 % de leur tirage depuis dix ans, ce qui entraîne forcément la restructuration de leur système de distribution. Or, l'interlocuteur syndical de l'entreprise en question, Presstalis, explique : « Nous ne sommes pas dans une logique de négociation. Nous allons poursuivre les actions de blocage. » (1)
Dans un domaine plus vaste, on constate que les causes ne produisent pas toujours les mêmes effets. Ainsi l'euro, trop forte monnaie, freine nos capacités d'exportation.
Le dernier chiffre du déficit extérieur de la France connu pour l'année 2012 est de 67 milliards d'euros. C'est un peu moins que les 75 milliards d'euros que nous avions eus en 2011.
Non aux blocages
Mais, pendant ce temps-là, l'Allemagne atteint une balance commerciale positive de 188,1 milliards d'euros, l'Italie a retrouvé, elle aussi, une balance légèrement positive. Pourquoi cette différence entre nos pays ? La compétitivité des uns et des autres doit bien y être pour quelque chose. La France fait-elle assez d'efforts et va-t-elle assez vite ? C'est une question qu'il est urgent de se poser.
En tout cas, ce ne sont pas les blocages systématiques des évolutions nécessaires qui faciliteront notre redressement. C'est bien entendu la maîtrise raisonnée des changements indispensables. Malheureusement, des opérateurs financiers, souvent extérieurs, agissent sans tenir compte des conséquences humaines de leurs décisions. Or les changements indispensables ne pourront être obtenus que dans le dialogue, un dialogue qui doit tenir compte à la fois des nécessités sociales et des impératifs économiques.
Les entreprises où ce dialogue peut être pratiqué ont plus de chance de survivre et d'éviter ainsi les grandes casses sociales. La meilleure manière de défendre les acquis sociaux, c'est bien de permettre l'adaptation des entreprises aux conditions d'exploitation qui se modifient profondément sous diverses causes et, en particulier, l'irruption brutale en tous domaines de la numérisation.
Il serait illusoire de croire que la crise passera comme un mauvais orage et que nous retrouverons ensuite le cours des choses d'auparavant. Qu'on le veuille ou non, les évolutions techniques et la mondialisation sont là. Vouloir les ignorer, c'est se condamner à un inéluctable et douleureux déclin.

(1) Le Figaro, jeudi 7 février 2013.

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