TOUT EST DIT

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samedi 23 février 2013

Incertitudes et contradictions

Incertitudes et contradictions


Décidément, les interrogations et les incertitudes se multiplient. Les polémiques enflent, l'inquiétude grandit. Où que l'on se tourne, la situation paraît sombre.

Bien sûr, les nouvelles prévisions économiques ne rassurent pas : le rêve de la croissance à + 0,8 % s'effondre brutalement. Tendance 0 pour 2013, ce qui signifie de nouvelles fermetures d'entreprises et donc l'espoir d'inverser la courbe du chômage pour la fin de l'année qui s'évanouit.
À cela s'ajoute une certaine incohérence. En effet, il est prévu désormais un déficit public non plus à 3 % mais à 3,7 %, des économies supplémentaires s'imposent donc. Mais tous les ministres ne semblent pas accueillir ces perspectives comme si elles les contraignaient eux-mêmes. Des économies ? Oui mais d'abord pour les autres, semble être l'attitude de certains d'entre eux. Où donc est la solidarité ministérielle ? On sent que Jean-Marc Ayrault a du mal à imposer à tous son point de vue. Il faudra bien pourtant qu'il y parvienne. Il importe de le soutenir dans cette perspective.
Mais dans le même temps, on accroît certaines dépenses. Était-ce le bon moment par exemple pour abroger le jour de carence dans la fonction publique ? 60 millions d'euros là, plus 70 ou 80 millions d'euros dans les hôpitaux, ce n'est pas grand-chose en regard des économies nécessaires mais c'est un signal qui peut contribuer à ralentir la mobilisation indispensable.
Par ailleurs, une pauvre polémique éclate entre un industriel étranger vindicatif et un ministre français déçu, s'efforçant de justifier une action syndicale aux allures jusqu'au-boutistes...
Sauvegarder la confiance
Plus grave, on nous annonce aussi d'importantes économies dans le domaine de la Défense, or nous venons d'entrer en guerre, car c'est bien de cela qu'il s'agit, au Mali. Les affrontements véritables commencent tout juste. « C'est la dernière phase de l'opération », tente de rassurer le président de la République. Tant mieux ! Mais qui ne voit qu'il faudra encore longtemps appuyer les forces maliennes d'une manière ou d'une autre ? Cela va être coûteux. Il nous faudrait donc nous retirer rapidement, mais on sait que, dans ce genre de conflit, le retrait est encore beaucoup plus difficile que le début d'une opération...
Et nous voici de nouveau face à une prise d'otages d'autant plus odieuse et inquiétante que de jeunes enfants ont été enlevés. On s'investit dans l'affaire avec beaucoup de dévouement et, souhaitons-le, de compétences. Mais le cafouillage sur la prétendue libération de ces otages fait douter de notre sérieux. Comment un ministre a-t-il pu interrompre les travaux de l'Assemblée nationale pour diffuser une nouvelle non vérifiée qui s'est avérée fausse quelques minutes plus tard ? On voudrait ridiculiser le gouvernement et le Parlement français qu'on ne ferait pas autrement. Est-ce la soif de médiatisation qui atteindrait tout le monde sans retenue, abolissant toute réflexion et toute prudence ? On imagine le désarroi des familles ainsi causé.
Il est temps que ces contradictions, ces erreurs, cessent si l'on veut éviter de semer le doute dans les esprits, si l'on veut rétablir la confiance, première condition de l'efficacité gouvernementale.

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