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samedi 23 février 2013

Délai de carence. Le jour de trop

Délai de carence. Le jour de trop


À contretemps. L’annonce de la ministre Marylise Lebranchu, selon laquelle le gouvernement proposerait dans la prochaine loi de finances de supprimer le « jour de carence », c’est-à-dire non indemnisé, en cas d’arrêt de travail pour les salariés de la fonction publique, ne pouvait pas tomber plus mal : le déficit public de l’État français ne sera pas au rendez-vous des 3 % promis. Alors, dans tous les ministères, les sources d’économies sont traquées, désespérément.
Ce geste est destiné à compenser la stagnation des rémunérations des fonctionnaires et est censé rassurer une population qui, dans sa majorité, a voté pour la gauche. Ce jour de carence était vécu comme « humiliant »,a notamment dit la ministre, les fonctionnaires étant réputés plus fréquemment absents que les salariés du privé, constat que ne valident pas les dernières études, même si les hôpitaux par exemple jugent que l’absentéisme du personnel a été réduit, depuis l’instauration de ce jour de carence. 
On doit donc comprendre que les trois jours auxquels sont soumis les salariés du privé sont trois fois plus humiliants, même s’il n’est apparemment pas question de revenir sur le sujet. Il est vrai qu’une majorité d’entreprises compense cette « carence », mais toutes ne le font pas.
Une telle décision n’est pas de nature à rassembler les Français ; au contraire elle accentue les clivages, réels ou ressentis, et le sentiment d’injustice. Les fonctionnaires, même si leur salaire est bloqué, ne doivent pas oublier qu’en cette période de chômage élevé, la sécurité de l’emploi demeure un avantage important. Au demeurant, il n’est pas sûr – et d’ailleurs leurs syndicats l’ont déjà fait savoir – que l’annonce suffira à calmer leurs revendications. La création de postes dans l’éducation nationale n’a pas aidé Vincent Peillon à faire avancer ses réformes : l’exemple des rythmes scolaires en est la flagrante illustration.
Les sommes en jeu autour de ce jour de carence ne sont sans doute qu’une goutte d’eau par rapport aux besoins d’économies. Mais ces gouttes d’eau, tombant de façon répétitive et obstinée, finissent par agacer l’oreille.

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