TOUT EST DIT

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samedi 16 février 2013

Contre-productif

Contre-productif


Loin de nous l'idée d'attiser les mauvaises passions qui accompagnent dans notre pays (mais pas seulement) toute discussion sur les rémunérations exorbitantes de certains dirigeants d'entreprises. Il y entre trop souvent une part d'irrationnel, de démagogie, voire de jalousie. Mais cela ne nous interdit cependant pas de souligner que l'opulence ne doit pas fatalement rimer avec l'impudence. Et sur ce plan, avouons que Carlos Ghosn, le PDG de Renault, a pour le moins manqué de tact. En annonçant qu'il renonçait provisoirement au versement d'une partie de sa variable 2012, en échange d'un accord social abouti, Carlos Ghosn a fait fausse route… psychologiquement.
Sans doute la pression exercée par l'État, actionnaire à 15 % de Renault, l'a-t-elle conduit à commettre cette erreur. Il allait de soi que le geste facilitateur de Carlos Ghosn serait assimilé à un chantage, pour ne pas dire une provocation. En terme de communication dans l'opinion, l'effet contre-productif était assuré avec, à la clef, l'étalage de la rémunération du PDG.
Finalement, ces 430.000 euros de variable ajournés à 2016 ne représentent pas plus de 3,7 % de son salaire global pour 2012, si l'on prend en compte son fixe de 1,23 million d'euros et le million de part variable qui lui reste acquis. Cela sans parler des 10,5 millions annuels perçus comme patron de Nissan. À de tels niveaux, la question n'est plus celle de la justification de ces émoluments mais de leur acceptabilité dans l'opinion. Surtout en période de crise.
Comment, plus généralement, les grands patrons pourraient-ils se dérober à une réflexion sur le creusement, ces dernières années, des inégalités de revenus ? Comment ne pas s'inquiéter de leurs conséquences sur la cohésion sociale et politique ? Certes, la mondialisation a ouvert le « marché » des dirigeants et des compétences en « dopant » les salaires. Mais le mérite ne consisterait-il pas aussi à plus d'humanité managériale ?

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