TOUT EST DIT

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samedi 16 février 2013

Appétits financiers

Appétits financiers


En une semaine, l’affaire de la viande de cheval mélangée à du bœuf s’est transformée en crise européenne. Il ne se passe guère une journée sans qu’une nouvelle révélation ne vienne accroître la méfiance des consommateurs. Cette angoisse explique la rapidité de l’enquête diligentée par les pouvoirs publics. Les premiers résultats sont accablants pour la société Spanghero, qui risque de payer très cher ses errements, s’ils sont avérés. Les consommateurs ne seront pas rassurés pour autant : à voir l’ampleur des fraudes, le cas français n’est que la partie émergée d’une montagne de barbaque douteuse.
On sait désormais que des carcasses de cheval anglaises, contenant des traces d’antidouleur, ont été importées en France. Des chevaux argentins ont été vendus à la place de bœuf halal, et d’autres soupçons pèsent désormais sur les viandes bovines utilisées par une grande partie de l’industrie alimentaire européenne.
On a beau nous répéter que jamais notre alimentation n’a été aussi saine et que les contrôles sanitaires sont aussi nombreux que stricts, le doute grandit. Il grandit d’autant plus quand on voit l’Union européenne préconiser, pour toute solution, un contrôle d’ADN supplémentaire pour rassurer les consommateurs. Ceux-ci demandent que l’on inscrive, de façon lisible, sur les boîtes la provenance des produits vendus. Le fait de s’y opposer témoigne bel et bien de la crainte des autorités européennes de voir les acheteurs se détourner de plats composés de viandes venues de pays lestés d’une mauvaise image de marque. À moins que, comme pour certaines piquettes viticoles, Bruxelles ne soit gêné d’avouer que l’on vend en toute impunité du « Parmentier issu de différentes viandes de l’Union européenne ».
Le gouvernement français annonce des mesures pour la semaine prochaine. Il va aussi lui falloir jouer serré pour ne pas se mettre à dos les industriels de l’agroalimentaire et les délicats équilibres du marché européen. La désignation, par le ministre délégué à la Consommation, d’un coupable numéro un (présumé à ce stade), la société Spanghero, ne saurait pourtant résoudre à elle seule ce scandale alimentaire, qui montre bien que l’on n’a pas suffisamment retenu les leçons de la crise de la vache folle.

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