TOUT EST DIT

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dimanche 3 février 2013

A propos des 35 heures


Le Premier ministre avait déclaré, contre toute attente :  la question du  « retour au 39 heures n’est  pas un sujet tabou ». Je ne peux qu’approuver chaleureusement  ces propos. Il arrive, tous les 20 ans, qu’un Premier ministre socialiste prononce une phrase courageuse, voire historique, à l’image de Michel Rocard déclarant en 1991 que « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ».
Les 35 heures avec leurs RTT, adoptées en 2000 par le gouvernement de la « gauche plurielle » de M. Lionel Jospin, sous la houlette de Mme Aubry,  représentent sans doute l’une des décisions politiques les plus désastreuses de l’histoire de France depuis la Libération.  Elles ont  dévasté le fonctionnement de l’hôpital, de la police, accablé de contraintes et de charges supplémentaires  l’économie libérale,  saccagé le tissu des petites et moyennes entreprises, coûté des centaines de milliards d’euros au budget de l’Etat, creusé ainsi le déficit et la dette. Pire que tout, ces lois ont favorisé le désengagement personnel des Français face au monde du travail et le repli sur soi.  Elles sont directement à l’origine du grand décrochage de la France dans un monde où tous les grands pays, Etats-Unis, Allemagne, Japon, effectuaient le choix inverse de travailler davantage face à la concurrence des pays émergents.
Elles s’inscrivent ainsi dans la tradition des grands renoncements du parti socialiste : en 1914, l’opposition farouche  à « la loi des trois ans » sur le service militaire alors que l’Etat major allemand peaufinait ses plans d’invasion ; en 1936, le passage de 48 à 40 heures alors que les usines d’Hitler tournaient à plein rendement  pour fabriquer des chars et des avions qui serviraient 4 ans plus tard à détruire l’armée française.
Mais les socialistes ne sont pas seuls responsables. D’abords, nous gardons tous en mémoire en 1998-2000, le « lâche soulagement » d’une partie de l’opinion, les sondages montrant la popularité de cette mesure : demain, on restera chez soi et on rasera gratis. Et puis, il faut bien le dire, en dix ans de pouvoir, les gouvernements libéraux, de 2002 à 2012, n’ont pas eu l’audace d’abroger purement et simplement  les 35 heures, se contentant de palliatifs ponctuels. Quant à la soi disant « droite nationale »,  pire que tous les autres, elle proposait encore en mai 2012 de ne « pas toucher aux 35 heures… »
Serions-nous enfin, à la surprise générale,  au bord de la révolution des mentalités que j’imaginais dans l’un de mes précédents billets ? Non, car à l’instant même, j’apprends que le Premier ministre, sous la pression des siens, se rétracte. C’était donc un simple  « couac » parmi d’autres et non une parole historique…
Dommage, je suis tellement déçu… Mon pauvre pays…

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