TOUT EST DIT

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dimanche 3 février 2013

Les dangers d’une méthode

Les dangers d’une méthode


Pour n’importe quel gouvernement – ce n’est pas nouveau -  il peut être tentant, en période de crise et d’impuissance de l’Etat à régler les problèmes de fond du moment – notamment l’explosion du chômage -, d’opérer une diversion, d’occuper la scène médiatique et les esprits par des polémiques ou débats de société, l’objectif étant de détourner l’attention des souffrances de l’heure. Mieux vaut pourtant ne pas abuser de cette vieille recette de la vie politique. Ainsi, après le « mariage pour tous », on nous annonce déjà  la « procréation médicale avancée », le « droit de vote des étrangers » et la modification de la Constitution pour en « supprimer le mot race ». L’idée est de gagner du temps, mais sans véritable échéance, ou porte de sortie. L’exercice a ses limites, on n’imagine pas tenir ainsi, de polémique en polémique, jusqu’à 2017…  Cette politique comporte en effet, sans parler des conséquences profondes de ces mesures sur les équilibres sociétaux, trois risques fondamentaux : Le premier, est celui du« décrochage » : pendant que les autres pays industriels, l’Italie, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, mobilisent les énergies pour procéder à des réformes de fond, difficile, douloureuses mais indispensables à leur modernisation et leur adaptation au monde moderne, nous nous focalisons sur des discussions de principe tout en laissant les problèmes de fond s’accumuler. Le second est celui de la division, la déchirure : les querelles de principes débouchent toujours sur des affrontements passionnels. Personne n’a intérêt à favoriser la haine entre Français pouvant déboucher sur des violences, aujourd’hui verbales mais demain peut-être physiques. Les Français ont soif d’unité, et ils ne supportent pas qu’on les oppose artificiellement. La paix civile est un trésor précieux et fragile. La conforter, renforcer l’unité nationale, devrait être l’objectif fondamental de tout gouvernement. Le troisième est celui de la révolte et du dégoût. Car personne n’est dupe de cette méthode, chacun, quel que soit son niveau d’étude ou sa préférence idéologique, sent bien la logique qui lui est sous-jacente. Les hommes de pouvoir ont parfois ce travers de sous estimer l’intuition, l’intelligence populaire. Le rejet du politique, déjà profond dans notre pays, ne peut qu’en sortir renforcé, se manifestant par l’abstention croissante, le vote aux extrêmes, et pourquoi pas dégénérer en troubles graves. « Qui sème le vent récolte la tempête. » Attention danger, tout cela pourrait mal finir et il n’y aurait alors que des perdants.

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