TOUT EST DIT

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jeudi 31 janvier 2013

« La loi du talon »

« La loi du talon »


C'est entendu, Christiane Taubira est une ministre atypique. Voilà une garde des Sceaux adepte, d'une certaine manière, de la « loi du talon ». Nous voulons dire, familière des actes d'autorité énergiquement martelés et dictés par de solides convictions. Ce qui n'enlève rien à sa culture, à ses qualités d'oratrice et d'érudition. Il y a cependant chez elle un côté électron libre qui lui a déjà valu, depuis son arrivée au ministère de la Justice, quelques déboires et quelques recadrages. En ira-t-il ainsi avec l'épisode survenu au lendemain de l'ouverture du débat parlementaire sur le mariage homosexuel et l'adoption ?
« Circulaire… y'a rien à voir ! », ont tenté de déminer la ministre et la majorité, après la révélation de la fameuse circulaire de la chancellerie adressée aux juridictions et leur enjoignant de ne plus refuser la nationalité française aux enfants conçus par gestation pour autrui (GPA) à l'étranger. Il va de soi que les appels au calme du PS n'ont servi à rien. Bien au contraire. Incontestablement, Christiane Taubira a commis une bourde, au moins dans la forme et le timing.
Elle a contribué à envenimer le débat et à gâcher son discours d'ouverture, pourtant solidement charpenté. Elle a surtout offert un angle d'attaque inespéré à une droite que guettait l'enlisement dans des arguments redondants. Rien ne saura désormais convaincre l'opposition que derrière le mariage gay ne se dessinent pas des évolutions inéluctables sur la PMA et la GPA.
Au-delà du problème humain que représentent les « enfants fantômes de la République », il est grave que la ministre ait réglé par circulaire une situation résultant d'une violation caractérisée de la loi française. Certains y verront un encouragement. Peut-être fallait-il offrir un hochet aux « jusqu'au-boutistes » de la cause homosexuelle. En tout cas, les silences de l'exécutif sur le sujet sont inquiétants. On aimerait qu'il revendique la paternité des actes de sa bouillante ministre.

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