TOUT EST DIT

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mercredi 22 février 2012

Lumière sur les parrains 

Il est bon que le Conseil constitutionnel n’ait pas modifié en dernière heure le principe de transparence encadrant les candidatures au premier tour de la présidentielle, le 22 avril. Cela aurait renforcé la suspicion qui empoisonne la vie politique. Parrainer un candidat à la magistrature suprême est un acte solennel; il doit se faire à haute et intelligible voix. Autant l’exercice du vote individuel doit rester confiné à l’isoloir - c’est le socle intangible du système «un électeur, un suffrage» -, autant les soutiens politiques, quels qu’ils soient, doivent être publics. Le fonctionnement de la démocratie ne gagnerait rien à se conformer aux pratiques murmurantes des confessionnaux. La publicité des parrainages est particulièrement bienvenue dans les communes où la municipalité ne relève pas d’un parti politique clairement identifié sur l’échiquier national. Les habitants doivent pouvoir demander à leur maire pourquoi il a parrainé tel ou tel candidat. À leur élu de s’expliquer ensuite en toute connaissance de cause. Crier au déni de démocratie est une vieille ficelle du Front national; c’est une façon de faire parler de soi. Mais le problème ne se pose pas dans les termes bruyamment invoqués par Mme Le Pen. Il n’est nullement dans une alternative entre anonymat ou publicité des parrainages. Il est éventuellement dans la définition plus ou moins large du collège des parrains (de l’ordre de 43 000 élus actuellement, compte tenu des cumuls de mandats). On peut imaginer à l’avenir que ce vivier soit étendu, voire que des parrainages multiples soient admis (un élu soutenant le candidat de son cœur, plus un second candidat dont il estimera la présence utile à un débat pluraliste). Mais à supposer qu’elles soient entérinées, ces subtilités supplémentaires devront se faire en pleine lumière et surtout pas en dernière minute pour régler quelques situations conjoncturelles.

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