TOUT EST DIT

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lundi 3 décembre 2012

Pourquoi la gauche italienne va enfin changer?

La gauche italienne désigne dimanche son nouveau leader, devant départager Pier Luigi Bersani et Matteo Renzi.

"Adesso!", "Maintenant!" Le slogan de la campagne de Matteo Renzi restera d'actualité lundi, quel que soit le résultat du second tour organisé dimanche pour désigner le leader de la gauche en Italie, à quatre mois des élections générales d'avril 2013. Dans le combat entre les anciens et les modernes, ce sera lui le vainqueur, même s'il échoue de quelques points à ravir ce titre à son rival Pier Luigi Bersani, le secrétaire actuel du Parti démocrate. Vingt-quatre ans séparent ces deux hommes, autrement dit une génération, ce qui distingue un homme du passé d'un candidat d'avenir. Le jeune maire de Florence a en effet montré qu'il était capable de battre sur son terrain la droite traditionnelle italienne, incarnée par le dernier carré des forces de Berlusconi, tout comme les caciques d'une gauche sociale-démocrate dépassée par les défis de la plus grave crise économique qu'ait connue l'Italie. 

Matteo Renzi, "le Tony Blair italien"

Renzi, 37 ans, propose ni plus ni moins à la gauche italienne que de faire son aggiornamento. De la même façon qu'un Enrico Berlinguer avait su dans les années 1970 rompre avec le stalinisme, Renzi veut pouvoir incarner une gauche moderne. Le jeune élu veut concilier une vision européenne dans la lignée de son ancien mentor Romano Prodi tout en se montrant intraitable sur le respect des grands équilibres économiques et financiers. Quitte à se fâcher avec les syndicats et l'aile gauche de la gauche en la personne du Mélenchon italien, Nichi Vendola, président de la région des Pouilles, dont le prénom est inspiré d'un diminutif de Nikita Khrouchtchev. À mi-chemin entre le réformisme d'un Manuel Valls et le modernisme d'un Barack Obama, dont il se réclame, Matteo Renzi souhaite faire rendre gorge à un État italien trop dépensier, licencier les fonctionnaires inutiles, payer les profs et les proviseurs au mérite, ouvrir des milliers de maternelles pour inciter les femmes à reprendre le travail, numériser l'essentiel des procédures administratives pour en finir avec les journées de travail perdues des actifs et limiter également par ce biais la corruption. 
Selon le politologue Roberto D'Alimonte, si Renzi devenait le chef de la gauche, les chances de cette dernière de diriger le prochain gouvernement seraient augmentées de 10 points par rapport au score qu'enregistrerait Bersani. "Renzi voulait devenir le Tony Blair italien et il y est parvenu", écrivait cette semaine l'éditorialiste Stefano Folli. Malgré tout, le rapport de forces restait en cette fin de semaine en faveur de Pier Luigi Bersani. C'est bien de l'avenir de l'Italie qu'il s'agit. Celle qui vient de vivre, sous le mandat technicien de Mario Monti, l'austérité la plus sévère de son histoire. Le grand mouvement interne à la gauche italienne intéresse de très près François Hollande et les ministres qui l'accompagneront lundi à Lyon pour un sommet franco-italien qui sera peut-être le dernier de Mario Monti.

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