TOUT EST DIT

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samedi 8 décembre 2012

La finance meilleure amie de François Hollande ? Comment persuader le Président d'accomplir des réformes structurelles quand la Bourse est au plus haut et les taux d'intérêt au plus bas ?

Depuis quelques semaines, les marchés font preuve d'un incroyable optimisme. Dans ce contexte et malgré la hausse constante du chômage, le gouvernement continue de jouer la carte de l'immobilisme.
C’est un paradoxe : les marchés paraissent s’incliner devant l’exception française qui conduit notre pays à narguer tous les autres en continuant à ignorer superbement l’obligation qui nous est faite d’adapter notre économie à la marche du monde, pour arrêter le déclin largement amorcé. La Bourse a ainsi terminé la journée du 6 décembre à son plus haut niveau depuis le début de l’année, tandis que la France, qui avait pourtant été dégradée par les agences de notation et perdu le fameux triple A, a pu emprunter à dix ans à moins de 2% pour financer une dette dont les annuités représentent la deuxième dépense de l’Etat. Elle aura pu ainsi "économiser" 2,4 milliards sur les prévisions faites en début d’année.
Ce ne sont pas les efforts déployés pour desserrer le carcan qui l’étreint qui expliquent ces statistiques favorables, auxquelles personne ne croyait il y a seulement quelques mois. En fait, le climat international a changé. Les marchés font preuve d’un incroyable optimisme depuis quelques semaines. La politique de création monétaire à guichets ouverts de la Fed et de la banque centrale européenne a inondé le monde de liquidités, en ramenant les taux d’intérêt à des niveaux proches de zéro, voire même inférieurs. La décision de l’Europe d’assurer la survie de la Grèce et par voie de conséquence celle de l’euro ont fait baisser la tension sur les marchés et éclipsé les craintes nées de l’arrivée de la récession sur le Vieux Continent.
Dans ce contexte, malgré la sourde menace que fait peser un chômage en hausse constante, le gouvernement français, tiraillé entre les courants contraires de sa majorité, aura tendance au laisser aller et à la facilité puisqu’il n’est pas poussé pour l’instant par la contrainte extérieure. L’immobilisme continuera d’être la norme, d’autant que la moindre tentative de réforme et le plus petit changement entrainent aussitôt des vents de révolte à tous les étages de la société.
Pourtant, l’accalmie risque d’être provisoire, car elle repose sur une anomalie. La France profite des difficultés des pays du Sud, auxquels elle appartient par la géographie pour bénéficier des avantages des nations du Nord, sous prétexte qu’elle représente encore à l’heure actuelle un risque moins élevé. Un retournement peut se produire à tout moment, alors que notre pays sera l’an prochain le premier emprunteur sur les marchés pour financer sa dette et que rien n’est prévu pour s’y préparer. Et l’on aurait tort de continuer de se reposer sur l’Allemagne, pays vertueux par excellence qui affiche un budget en équilibre, en espérant qu’elle continuera d’assurer les fins de mois d’autres pays que la Grèce. Angela Merkel n’entend pas engager une relance de son économie qui profiterait aux mauvais élèves de la classe européenne. Mais la France aura-t-elle le courage de choisir le bon camp ?

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