TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 8 décembre 2012

Tensions et crispations

Tensions et crispations 


Les tensions sont multiples actuellement dans le monde, bien sûr, mais aussi dans notre pays. Pas de jour sans que nous soyons provoqués par un événement qui fait choc. On assiste, par exemple, avec grande stupéfaction à ce qui se passe à droite dans l'UMP. Là, on ne sait pas très bien s'il s'agit d'ambitions personnelles qui s'affrontent ou de choix politiques incompatibles.
Dans le domaine social, l'affaire d'ArcelorMittal nous sidère. D'abord parce que le problème apparaît comme nouveau alors qu'il s'agit de celui de la sidérurgie qui est posé en France et en Europe depuis des années. Mais personne n'a voulu ou n'a su ni l'affronter ni le résoudre. Il éclate aujourd'hui et l'on comprend la déception et l'amertume de ceux qui se trouvent placés dans une situation qui apparaît de plus en plus sans issue. Mais on avait fait des promesses dont on voit aujourd'hui qu'elles ne reposaient sur rien. C'est ce qui explique les divisions et les oppositions que l'on constate à gauche au sein du Parti socialiste et de ses alliés, et aussi dans les syndicats. Ce drame, car c'en est un, révèle des divergences qui relèvent pour une part des ego, mais surtout des divergences idéologiques qui avaient été soigneusement masquées par la volonté de l'emporter dans la dernière élection présidentielle.
Pas de lucidité sans sérénité
La polémique lancée à propos du relogement de plusieurs milliers de personnes est un autre exemple de crispation. Aussitôt, certains se sont enflammés parce que la ministre du Logement, Cécile Duflot, a mentionné l'Église catholique dans l'interview qu'elle a donnée au journal Aujourd'hui en France (1). Mais qu'avait-elle dit de si agressif ? « Je souhaite faire appel à toutes les bonnes volontés et faire appliquer la loi à tous ceux qu'elle concerne. Par exemple, il semble que l'Archevêché de Paris possède des bâtiments quasiment vides... Je ne comprendrais pas que l'Église ne partage pas nos objectifs de solidarité. »
L'Église était mentionnée après SNCF, gendarmerie, bureaux administratifs. Il n'y avait rien d'anormal à cela, sauf une sorte de doute insinué sur l'authenticité de la volonté de l'Église. Les autorités ecclésiastiques auraient pu réagir moins agressivement, fortes qu'elles sont de leurs actions multiples et bien connues en ce domaine à travers tous les diocèses de France. Monseigneur Dubosc ne s'y est pas trompé : « Il y a effectivement une urgence et c'est bien que la ministre fasse choc sur ce sujet. Ce qu'elle a dit à propos de l'Église a été amplifié car elle appelle tout le monde à se mobiliser et pas simplement l'Église. » (2).
La situation de crise actuelle rend tout le monde nerveux. Or, plus la situation est grave, plus il faut garder son calme. Chacun sait cela. Cependant, plus on est bousculé, plus on a tendance à se crisper, d'autant plus que « le mouvement est accentué par les réseaux numériques dont la prolifération et le chaos favorisent le n'importe quoi » (3). Pas de lucidité sans sérénité, voilà bien ce que chacun devrait méditer en ces moments difficiles.

(1) Aujourd'hui en France, lundi 03/12/2012
(2) Le Figaro, mardi 04/12/2012
(3) Alain-Gérard Slama, Le Figaro, mercredi 05/12/2012

0 commentaires: