TOUT EST DIT

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jeudi 15 novembre 2012

Te laisse pas manipuler Manuel Valls !

Qu’est-ce qui a bien pu pousser Manuel Valls, hier à l’Assemblée, à imputer le « retour du terrorisme » à la droite ?
Ce matin, sur BFM, il fait machine arrière, « regrette » ses propos, car « évidemment » la droite n’est pas responsable du terrorisme. Pourquoi, alors, a-t-il dit cela ? Il n’avait « aucune arrière-pensée », c’est la faute au « chaudron de l’Assemblée », assure-t-il.
Certes, le bouillonnement de l’Assemblée y est pour quelque chose. D’autant qu’un rapide coup d’œil suffit à différencier, au sein du gouvernement, ceux qui ploient sous le poids des responsabilités, la gravité de la fonction et la tâche qu’ils ont à cœur (Ayrault, Moscovici, Valls), de ceux qui prospèrent, roses, frais, pimpants, cyniques et guillerets (Hamon, Montebourg, Peillon).
Mais cela n’explique pas tout. Valls est un authentique social-démocrate modéré. Dans L’énergie du changement, en 2011, il s’oppose à la gauche qui se croit dans une citadelle assiégée sous les assauts de « l’ultra-libéralisme » et aux « associations » d’extrême-gauche qui présentent Nicolas Sarkozy en fossoyeur des libertés. Dans Pour en finir avec le vieux socialisme, en 2008, le maire d’Évry s’oppose aux « prêches moraux » d’une certaine gauche et à une gestuelle d’extrême-gauche « non seulement stupide, mais dangereuse ».
La faute au déchirement du tissu social
Pour autant, Valls est bel et bien de gauche. Il fait du sort des fils d’immigrés sa priorité (avant donc des préoccupations générales comme le chômage ou d’autres préoccupations catégorielles comme le sort des fils d’employés, ouvriers et agriculteurs dans les régions désindustrialisées). Maintenant qu’il est ministre, il use et abuse d’une langue de bois typiquement de gauche. Selon sa formule de prédilection, il n’y a « pas de place dans la République » pour la délinquance, le terrorisme, le racisme, etc. Déni de ce qu’il a sous les yeux.
Et puis, il y a le harcèlement de l’extrême-gauche, qui le traite de « Sarkozy de gauche ». Et surtout, la sociabilité du gouvernement. Jean-Marc Ayrault est un réformiste sincère, mais il fut en 68 un meneur de manifs lycéennes proche du courant trotskiste, recruté au parti socialiste par Jean Poperen, tenant d’un laïcisme sectaire, tendance à laquelle se rattache également Vincent Peillon, dont la profession de foi consiste à déclarer : « mon engagement, c’est l’antifascisme ».
Peillon a cosigné avec Najat Vallaud-Belkacem un article intitulé « Halte aux préjugés sexistes à l’école », réclamant une réécriture des manuels scolaires pour qu’y figurent autant de grandes femmes que de grands hommes. « Valérie Rosso-Debord accuse à tort Najat Vallaud-Belkacem d’appartenir à une instance marocaine », titrait en avril dernier le journal Le Parisien, relayé par divers autres. Un article du 18 mai montre pourtant que l’accusation n’était pas infondée.
Tout ce petit monde, faute de pouvoir faire baisser le chômage ou réduire les inégalités sociales, adopte la vieille tactique de la gauche sectaire qui fait de la surenchère sur des sujets « sociétaux » (mariage gay, salles de shoot, légalisation…). Difficile pour Manuel Valls de surnager dans ces eaux-là. De ne pas subir l’influence de cette effervescence idéologique. Au moment des tueries de Toulouse, un journaliste de L’Alsace ne demandait-il pas « comment réparer le tissu social pour que notre jeunesse, dont celle issue de l’immigration, se sente moins exclue » ? Qui peut croire à un problème d’intégration du à l’égoïsme des Français peut se laisser aller à imputer le « retour du terrorisme » à la droite. Et le regretter sincèrement.

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