TOUT EST DIT

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lundi 22 octobre 2012

Élections américaines : tous concernés

Élections américaines : tous concernés 


Nouveau temps fort de la présidentielle américaine, ce soir, avec le troisième et dernier débat Obama-Romney à la télévision. En raison du rôle économique et politique des États-Unis, et malgré l'affaiblissement de leur hégémonie passée, cette campagne électorale ne peut nous laisser indifférents.
Trois scénarios sont possibles :
Le premier, crédibilisé par de récents sondages, verrait la victoire du candidat républicain. Romney a pour lui sa capacité à mettre en ordre de bataille un parti profondément divisé, marqué par l'influence croissante de la droite conservatrice, radicale et religieuse. Le risque serait non seulement le retour à une politique extérieure plus agressive, à la George Bush, mais aussi à une politique profondément réactionnaire sur le plan économique, social et sociétal. Sa stratégie est simple : il faut « affamer la bête », diminuer radicalement les ressources de l'État, de façon à obliger la puissance publique à tailler dans ses dépenses sociales car les États-Unis ont un endettement encore plus grave que celui de l'Europe.
Par comparaison, le programme de notre Front national semble d'une grande modération ! Cette radicalisation a été le prix à payer pour rallier les extrémistes du Tea Party, mais pourrait être la source de l'échec. Une victoire de Romney fait peur à beaucoup de gens et le candidat est le meilleur repoussoir dont pouvait rêver Obama pour rassembler les déçus de sa présidence. Toutefois, un événement international grave (par exemple, l'Iran bombardé par Israël) pourrait modifier le paysage électoral.
Le second scénario, incertain, serait celui d'une double victoire des démocrates, à la présidence et au Congrès où les républicains sont actuellement majoritaires. L'Amérique est familière de ce type de cohabitation. Elle ne pose pas de problème constitutionnel, mais oblige le Président à des négociations permanentes (et souvent stériles) sur tous les sujets hormis la politique étrangère et la sécurité du pays. Obtenir une majorité démocrate n'a rien de garanti, même en cas de victoire nette d'Obama, tant les résultats sont affectés par les manipulations multiples des règles électorales régies par les législations différentes des cinquante États. Une victoire totale permettrait d'espérer qu'Obama puisse enfin mettre en oeuvre son programme qu'il n'a pas eu vraiment la possibilité d'appliquer.
Le troisième scénario serait celui d'un régime affaibli par ses divisions, c'est-à-dire un Président vraisemblablement démocrate avec l'une ou les deux Chambres dans l'opposition. C'est une hypothèse non seulement probable, mais aussi appréciée par de nombreux Américains hostiles à la concentration du pouvoir. Contrairement aux Français, qui y verraient un désastre et une source de désordre et de faiblesse, une large fraction de l'électorat américain est fondamentalement hostile au « big government ».
Quelle que soit l'issue, la France en subira les retombées positives ou négatives. Depuis quasiment un siècle, nous sommes dépendants des débats idéologiques ou sociétaux et des évolutions technologiques qui s'épanouissent outre-Atlantique : consommation, modes de vie, intégration des minorités, droits des femmes, discrimination positive, Internet, etc. Nous y mettons des couleurs tricolores, mais les vents dominants viennent toujours de l'Ouest.

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