Si la France et l'Allemagne ont multiplié les partenariats et tissé de solides liens d'amitié, cela ne signifie pas que les deux pays doivent se ressembler en tous points. Ils ont chacun leur personnalité et vouloir à tout prix gommer les différences serait une source mutuelle d'appauvrissement. En revanche, ils doivent mieux se comprendre pour vivre dans une Europe unie, fière de ses cultures et capable de retrouver une prospérité économique par un partage équitable des efforts. Les temps sont complexes et les urgences conjoncturelles imposées par la fragilité et la perméabilité des marchés, empêchent d'aller plus loin et de définir un intérêt communautaire partagé. Il faudra pourtant trouver le temps. L'avenir ne se bricole pas. Il se construit.
Angela Merkel et François Hollande qui se retrouvent à Ludwigsburg ont l'obligation de réussir ce rendez-vous pour conforter le cours de l'histoire, s'inscrire dans la ligne visionnaire et remarquable d'Adenauer et De Gaulle, encourager un second souffle des jumelages entre associations et collectivités territoriales entre grandes écoles et universités, entre réseaux d'entreprises. N'y a-t-il à apprendre encore de nos deux cultures, de la réussite économique outre-Rhin, du dialogue constructif et de l'esprit de consensus responsable pratiqué par les dirigeants allemands ?
Il n'y a jamais eu de honte à rechercher chez des partenaires les clés à même de débloquer les rigidités qui ankylosent chez soi les relations sociales. C'est comme cela qu'on musclera le modèle franco-allemand de coopération, qu'on stimulera cette coresponsabilité nécessaire pour faire vivre le projet européen. Parce que dans une société mondialisée, l'isolement est un vecteur de déclin et les murailles érigées ne sont plus une protection mais une prison sans porte de sortie.
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