TOUT EST DIT

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dimanche 12 août 2012

Trois mois de socialisme

Le 15 mai dernier, François Hollande entrait à l’Élysée. Que retenir de ces trois premiers mois d’un quinquennat qui prétendait tout changer maintenant ? Ceux qui n’avaient pas de mots assez sévères pour critiquer l’action de Nicolas Sarkozy sont étonnamment complaisants face à un bilan somme toute “globalement négatif”.
Le gouvernement n’a entrepris aucune réforme de structure ? C’est qu’il lui faut du temps et que contrairement à son prédécesseur, il ne veut pas passer en force. La conférence sociale, dont il n’est strictement rien sorti, est, disent-ils, un modèle de concertation. D’ailleurs, voyez : le président et son premier ministre sont populaires. L’opinion, constate un sondeur, aime ce climat apaisé créé par un président normal qui prend le TGV pour aller en vacances.
S’il veut faire des réformes, pourquoi François Hollande commence-t-il par défaire celles qui étaient engagées, rétablissant, par exemple, la retraite à taux plein à 60 ans pour les carrières longues ? Parce qu’il l’avait promis, nous expliquent ses thuriféraires.
Quoi de plus émouvant qu’un président qui tient ses promesses, mêmes si elles sont à contre-courant des équilibres financiers et des évolutions démographiques ! En donnant satisfaction aux syndicats sur ce point, la gauche se met en position de force pour aller plus loin dans les réformes, soutiennent ses partisans.
Peut-être. Mais qu’en est-il du pouvoir d’achat ? Il y a certes eu le coup de pouce au Smic, qui est aussi un coup de pouce au chômage. En revanche, revenir sur l’exonération d’impôt des heures supplémentaires favorise-t-il le pouvoir d’achat de ceux qui en ont le plus besoin ? Il s’agissait, répond-on, d’une mesure visant à contourner les 35 heures, une avancée sociale décisive de la gauche. Y mettre fin est donc une mesure d’équité.
Soit. Mais qu’en est-il de l’emploi ? Le chômage continue à se dégrader, les plans sociaux se multiplient et même la région Île-de-France, pourtant dirigée par la gauche, délocalise au Maroc le centre d’appels de l’organisme qui gère ses transports en commun. Pendant ce temps, François Hollande et son ministre du Redressement productif invectivent les actionnaires de Peugeot et les dirigeants de Sanofi. Le coeur du problème, la compétitivité de la main-d’oeuvre française, est nié. Mais, nous dit-on, la fermeté du président et la fougue de son jeune ministre plaisent aux Français. Enfin un gouvernement qui ne renonce pas en disant « l’État ne peut pas tout » !
En revanche, les détenteurs de capitaux, ceux qui seuls peuvent créer des emplois marchands, sont assommés par les impôts supplémentaires, notamment une contribution “exceptionnelle” sur la fortune qui rend l’ISF plus lourd encore qu’il n’était avant la réforme Sarkozy (abrogée, naturellement). Justice, répondent les admirateurs du gouvernement, et preuve que la gauche sait gérer les finances publiques ! Voyez la faiblesse des taux auxquels nous empruntons !
Il est vrai que la France semble encore épargnée par la crise de la dette. Entourée de pays en faillite qui lui servent de paratonnerre, elle a dû plier face aux exigences allemandes et François Hollande s’est résolu à faire ratifier le pacte budgétaire qu’il condamnait. Suprême habileté, disent ses partisans, car il a su “imposer” la croissance. Laquelle ne cesse d’être révisée en baisse. 

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