TOUT EST DIT

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vendredi 17 août 2012

Tiendra, tiendra pas ? 


Le Syrien Bachar al-Assad poursuit sa sanglante répression dans un pays en proie à la guerre civile. Le « printemps arabe » a certes montré qu’un soulèvement populaire pouvait renverser des régimes paraissant solidement accrochés à leur pouvoir. Ce fut le cas en Libye, où une offensive militaire a mis fin au régime en place à Tripoli. Mais comparaison n’est pas raison.
Kadhafi était dans une approche délirante, Assad est au contraire d’une froideur au scalpel et il conserve plus de soutiens intérieurs que n’en avait son ex-homologue de Tripoli. Surtout, Damas possède une armée puissante, qui en fait une force doublement redoutable. Si elle reste aux commandes, elle dispose de capacités offensives inquiétantes ; si elle perd le contrôle de son armement, ce dernier pourrait passer aux mains de forces incontrôlables, en particulier des mouvements islamistes radicaux, prêts à occuper le terrain.
À propos de la Syrie, il faut donc se méfier des raisonnements par analogie ou solutions à l’emporte-pièce, la plus inconséquente étant l’intervention militaire, la plus odieuse étant le laisser-faire. Pas forcément rapide et spectaculaire, la seule voie, aussi étroite qu’incertaine, est diplomatique, et sur ce plan, quelques timides résultats viennent d’apparaître.
Les pays musulmans ont suspendu Damas de l’Organisation de coopération islamique (OCI), une manière de se démarquer fortement. Et surtout, la Chine appelle « toutes les parties concernées » à accepter un cessez-le-feu et une médiation internationale. Sans lâcher véritablement Al-Assad, Pékin prend quelque distance avec son protégé, au moment où le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est en tournée dans les pays voisins de la Syrie, plaidant pour une « transition politique ».
A contrario, cela signifie que personne ne semble disposé à armer directement les rebelles. Le président-bourreau n’est donc pas à la veille de sa chute – l’Onu, constatant sa propre impuissance, venant de mettre fin à la mission de ses observateurs – pour autant, l’étau commence peut-être à se resserrer.
Tiendra, tiendra pas ? Malgré les apparences, la seconde option n’est plus tout à fait à exclure…

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