TOUT EST DIT

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mercredi 1 août 2012

Étrange quiétude 


En 2007, après son élection, Nicolas Sarkozy avait fait adopter la loi Tepa (pour travail, emploi et pouvoir d’achat), durant l’été. Ce « paquet fiscal » vient d’être vidé, en grande partie, par un collectif budgétaire qui, au lendemain d’un changement de majorité, est toujours plus qu’un correctif, un véritable marqueur.
Outre sa volonté de défaire le dispositif de la droite, la gauche va augmenter les impôts de 7,2 milliards d’euros. Contraste saisissant avec 1981, François Mitterrand ayant commencé par un train de dépenses avant de prendre le virage de la rigueur.
François Hollande, élu en partie sur ces promesses, a certes annoncé des mesures coûteuses (embauches dans l’Éducation nationale, contrats de génération), mais la situation de notre pays l’oblige d’emblée à serrer la vis, et ce n’est qu’un début, avant la loi de Finances 2013. Mais la mère des réformes, censée redonner des marges de manœuvre budgétaire à notre pays, est programmée pour l’année prochaine.
Par tempérament, et parce que le pays avait besoin d’un climat moins électrique, le président élu en mai se refuse, jusqu’ici, à toute offensive spectaculaire, sur le terrain diplomatique ou celui des réformes sociétales, aussi bien que dans le domaine de la fiscalité. Un mode qui lui a permis d’installer sa légitimité en douceur.
L’étape initiale du mandat vient de prendre fin, et il est donc possible d’en esquisser un début de bilan. La réussite est réelle, mais sans éclat, ni au sens positif – pas de vague inutile – ni au sens plus terne : là réside l’ambiguïté. On est loin de la « force tranquille », façon mitterrandienne, encore plus loin de la « rupture » dont Nicolas Sarkozy fut le chantre. Nous voici dans une quiétude étrange, jusqu’à engendrer une forme d’inquiétude, tellement les défis sont nombreux. Le premier, sur le plan économique, étant de restaurer la compétitivité du site France, sans laquelle le chômage restera un fléau national. Le gouvernement tente de préparer les esprits – ce fut notamment l’objet du sommet social de juillet – mais la manière frontale est bannie. Un été perdu devant l’urgence, ou un été gagné par sa vertu pédagogique ? Réponse, encore prématurée, mais dont dépend tout le quinquennat.

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