TOUT EST DIT

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mercredi 11 juillet 2012

PS : les savants calculs de Martine Aubry

La première secrétaire cosigne une contribution avec Jean-Marc Ayrault en vue du congrès.

Martine Aubry a-t-elle levé le doute sur ses intentions à la tête du PS? Mardi soir, à l'issue du bureau national du parti, la première secrétaire a annoncé qu'elle déposerait, en vue du congrès de Toulouse programmé fin octobre, une contribution commune avec le premier ministre, Jean-Marc Ayrault. «Ce texte trace les perspectives d'avenir pour le PS et la gauche au pouvoir: soutenir le gouvernement dans la mise en œuvre des soixante engagements du président du programme présidentiel», assurent les deux cosignataires.
Ils demandent en outre «à l'ensemble des dirigeants du PS, comme aux membres du gouvernement, de soutenir de façon exclusive cette contribution générale». Un message adressé en particulier à l'aile gauche du PS, qui hésite ces derniers temps à déposer elle-même une motion.
Lundi, des proches de Martine Aubry ont apposé leur signature, aux côtés de celles de proches du leader de l'aile gauche Benoît Hamon, au bas d'un texte publié dans Libération. Intitulé «Pour une gauche durable», il esquisse une critique de la politique du président de la République en assurant que «l'appel à la croissance pour relancer l'emploi ne suffira pas». Or, du côté de l'Élysée, on souhaite un PS à l'image de ce qu'il fut de 1997 à 2002, lorsque, avec François Hollande à sa tête, il était chargé d'accompagner la politique de Lionel Jospin et en aucun cas de gêner le premier ministre.
Les grandes manœuvres n'ont pas échappé à François Hollande, dont l'un des plus proches lieutenants et désormais ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, s'est fendu d'une tribune dans Le Monde pour lancer une mise en garde contre la division et appeler, en creux, à une motion unique de soutien au président de la République lors du prochain congrès. Selon lui, le PS doit désormais accompagner l'action du chef de l'État en choisissant «une ligne politique claire». Comprendre: hollando-hollandiste.

Poser ses «conditions»

Pour autant, le geste de Martine Aubry n'en dit pas plus sur sa volonté, ou non, de briguer un nouveau mandat à la tête du parti. Fin mai, elle avait assuré que finalement elle ne partirait que «si toutes les conditions (étaient) réunies», mais sans préciser outre mesure quelles étaient ces «conditions». Elles sont désormais plus claires: Martine Aubry partira à la seule condition que le PS adopte la motion unique qu'elle cosigne avec Jean-Marc Ayrault. En quelque sorte, elle remet son sort à la tête du PS entre les mains de l'aile gauche du parti. Que le courant de Benoît Hamon décide de présenter une motion et Martine Aubry pourrait décider de se représenter.
Dans la logique du PS, le fait de signer une contribution n'est pas un acte anodin. Il s'agit du premier pas vers la constitution d'une motion dont le premier signataire est généralement le candidat au poste de premier secrétaire. Le doute subsiste d'autant plus que, la semaine dernière, Harlem Désir avait annoncé au Figaro qu'il ne serait pas candidat si Martine Aubry se présentait, comme pour anticiper l'annonce.
La chef du PS reste dans l'ambiguïté. Mais les socialistes sont habitués à décoder ce genre de message de la maire de Lille. À lire du Martine Aubry dans le texte, on relève mieux l'ambiguïté de ses propos. «J'ai toujours pris mes responsabilités, les Français le savent, et je les prendrai là aussi», déclarait-elle l'année dernière à propos de sa candidature à la primaire du PS, qui ne faisait pas de doute. Alors, maintenant qu'il s'agit de signer une contribution…

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