TOUT EST DIT

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samedi 7 juillet 2012

Bac : tout change et tout continue 


Des options qui apparaissent, puis disparaissent, des épreuves qui s’alourdissent sur les plateaux de l’évaluation, avant de perdre à nouveau de leur densité, des coefficients à géométrie variable : au fil des réformes, les éditions du bac se suivent et ne se ressemblent pas. Celle de cette année ne fait pas exception – même si les nouveautés ont d’abord porté sur les dispositifs anti-fraude – tandis que 2013 est sur ses nouveaux rails et que 2014 promet d’être encore différent. Le changement politique, qui vient de se produire à la tête du pays, préfigure, à cet égard, son lot d’innovations.
Ce qui pourtant ne change pas, et éloigne d’autant les chances du serpent de mer du « contrôle continu » de refaire durablement surface, c’est le caractère de rite de passage, en même temps que de passeport indispensable – même si insuffisant – pour l’avenir, de ce diplôme, qu’on se doit « d’avoir ». De fait, c’est sans doute l’un des événements qui, dans une vie, fédère, agglomère, cristallise, au plus haut, des vagues toujours renouvelées de tension, puis de soulagement (ou de déception), familiale et amicale.
En pleine convergence numérique, à l’ère du tout-smartphone et du face-à-face désincarné avec les petits écrans malins, le fait que les candidats se ruent toujours sur les tableaux d’affichage ou tournent fébrilement les pages de nos journaux pour « toucher du doigt » l’info suprême – « Ouais, je l’aiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii » – dit assez quel lien essentiel nous lie à un événement qui tient bien du rite. Le sacré n’est pas loin, qui fait peu de cas d’une réalité, elle aussi immuable : ce passage, si déterminant, ne concerne finalement que les deux tiers d’une classe d’âge. Et si, dans l’imaginaire de beaucoup, il est resté le bac général, dans les faits, celui-ci ne représente qu’un bachelier sur deux, la progression récente des effectifs devant presque tout au bac professionnel.
Enfin, si le diplôme reste, malgré tout, la première condition d’un parcours d’études complet, le chemin restant à faire est, le plus souvent, encore très long et repousse d’autant, avec l’insertion professionnelle, la vraie entrée dans une vie d’adulte autonome.

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