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samedi 12 mai 2012

Le patron de la Buba met en garde François Hollande

Jens Weidmann ne veut entendre parler ni de modification des statuts de la BCE, ni de renégociations du pacte budgétaire. La marge de manœuvre de François Hollande mardi sera étroite.
 François Hollande est attendu de pied ferme mardi à Berlin. Dans un entretien accordé ce samedi à la Süddeutsche Zeitung, le président de la Bundesbank, Jens Weidmann a clairement adressé au nouveau président français une sévère mise en garde. Pas question d'abord de réformer les statuts de la BCE en ajoutant une obligation de se soucier de la croissance. Ce serait « dangereux », explique-t-il. « Les emplois et la croissance sont créés par les entreprises. La Banque centrale peut le mieux y contribuer en assurant la stabilité monétaire », a justifié le patron de la « Buba ».
Pas de remise en cause du pacte budgétaire

Jens Weidmann, qui adopte depuis plusieurs mois un profil extrêmement orthodoxe, renvoie également le nouvel élu français dans les cordes au sujet de la renégociation souhaitée par Paris du pacte budgétaire. « C'est une bonne habitude européenne de respecter les traités signés », a-t-il ainsi affirmé. Il appuie donc la position très ferme d'Angela Merkel qui jeudi devant la Bundestag a réaffirmé son refus de toute renégociation du pacte signé début mars. Du reste, un autre banquier central allemand, Jörg Asmussen, membre du directoire de la BCE avait jugé mercredi que la France "devait" ratifier le pacte budgétaire.
Négociations difficiles

Malgré quelques ouvertures de forme - ce samedi encore Angela Merkel affirme qu'un "partenariat stable" avec françois Hollande est "possible", Berlin ne semble donc pas en réalité prêt à céder du terrain sur ce pacte budgétaire. Angela Merkel en a besoin pour apparaître auprès de son électorat conservateur comme respectueuse de la tradition de stabilité de l'Allemagne. Du reste, ce traité est son œuvre, c'est le prix que les Européens ont dû payer pour la mise en place d'un mécanisme de soutien financier permanent de la zone euro, le MES. François Hollande aura donc grand mal à avancer sur ce plan, tout comme sur les statuts de la BCE, dont l'indépendance et l'engagement anti-inflationniste sont des éléments quasi-sacrés outre-Rhin. Reste une voie étroite : celui d'un « pacte de croissance » prévoyant quelques mesures capables de donner des arguments au président élu avant les législatives des 10 et 17 juin prochains.

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