TOUT EST DIT

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lundi 14 mai 2012

Grèce : une sortie de l'euro n'est plus impensable

Alors que la Grèce tente de former un nouveau gouvernement - et de sauver par la même occasion sa place dans la zone euro -, l'Union européenne semble, de plus en plus, n'envisager qu'un seul scénario : la sortie de la zone euro d'Athènes. Encore impensable il y a quelques mois, cette possibilité est aujourd'hui abordée sans tabou par les journaux européens.
Décomplexé, l'hebdomadaire britannique The Observer, explique "comment la Grèce pourrait quitter la zone euro en cinq étapes difficiles" - étapes que le pays devra, selon elle, affronter dans "les mois qui viennent". Pour la journaliste Julia Kollewe, cela passe d'abord par la "paralysie électorale" qui priverait le pays de gouvernement, et donc de politique d'austérité. Conséquence, la troïka - Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne - cesserait tout aide financière.
Troisième étape selon elle, la Grèce devrait alors revenir à la drachme, entraînant une forte hausse de l'inflation... et, quatrième étape, la fuite des Grecs hors des frontières. Dernière étape, "l'onde de choc des spreads" - écart de taux d'emprunt entre les pays - qui pourrait provoquer une "terrible recession mondiale".
"ACROPOLIS, ADIEU !"
Plus alarmiste, le blog Sober Look met en garde l'Union européenne contre une sortie de la zone euro de la Grèce. Revenir à la drachme signifierait, selon lui, que tous les engagements financiers de la Grèce envers d'autres pays seraient également convertis... au risque pour l'Union européenne de perdre trois mille milliards d'euros.
Loin de s'affoler, au contraire, Wolfgang Münchau, l'éditorialiste du Financial Times, considère que la pire option pour la Grèce serait d'opter pour un statu quo, c'est-à-dire, la continuation de la politique d'austérité imposée par la troïka. Celle-ci provoquerait, selon lui, "dix années de dépression, une sortie inévitable de l'euro et une abolition de la démocratie". Pour le Guardian, c'est presque inévitable, puisque les Grecs sont "allergiques" à l'austérité.
Mais de toutes, c'est la "Une" du magazine Der Spiegel, dimanche, qui a marqué un tournant dans les esprits : "Acropolis, adieu ! Pourquoi la Grèce doit quitter l'euro". Pour l'hebdomadaire allemand, l'hésitation n'est plus permise, et pour Athènes, le temps est venu "d'admettre la défaite". Et d'asséner : "Il est clair que la sortie (de l'euro) est dans l'intérêt des Grecs (...) Seule une sortie de la Grèce de la zone euro donne une chance au pays, dans le long terme, de se remettre d'aplomb."
"DIVORCE À L'AMIABLE"

D'ailleurs, pour l'instant, au sein de l'Union européenne, seuls les Allemands assument cette position, portée sans complexe par le ministre des finances, Wolfgang Schäuble. Si le chef de la banque centrale belge, Luc Coene, évoque la possibilité d'un "divorce à l'amiable", dans le Financial Times, il ne le souhaite pas pour autant.
En France, en revanche, on s'y prépare et on rassure. Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a déclaré, lundi, qu'aucun groupe financier français, banque ou compagnie d'assurance, ne serait en difficultés en cas de "scénario extrême sur la Grèce".
Quant à la Commission européenne, elle a réaffirmé son souhait, lundi, de voir Grèce rester au sein de la zone euro, à condition de respecter ses engagements envers la troïka. Vendredi, le président de la Commission s'était pourtant montré bien plus catégorique : "Si les accords ne sont pas respectés, cela signifie que les conditions ne sont pas réunies pour continuer avec un pays qui ne respecte pas ses engagements", avait-il déclaré dans un entretien à la chaîne télévisée italienne SkyTG24.
Quoi qu'il en soit, pour l'Américaine Arianna Huffington - Stassinopoulos de son nom de jeune fille -, née à Athènes, il est temps pour les grecs, qui "ont inventé la démocratie", de "ranimer l'esprit grec d'innovation et d'ingénuité", concluant avec espoir dans une colonne du New York Times que "si avoir un futur signifie sortir de l'euro, il est probable que c'est ce que la plupart des Grecs choisiront".

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