TOUT EST DIT

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mercredi 23 mai 2012

Ayrault et Aubry surjouent l'entente

Le premier ministre et la patronne du PS mettent en garde contre la cohabitation.

Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry arrivant côte à côte, souriants, à la réunion hebdomadaire du groupe des députés socialistes, dans la salle Victor Hugo de l'Assemblée nationale. La photo de famille a été préparée avec soin, mardi, en début d'après-midi, par les entourages du premier ministre et de la première secrétaire du PS. À l'approche des élections législatives, l'unité est un impératif absolu. Le temps d'une campagne, le chef du gouvernement et la patronne du PS, qui ont déjeuné ensemble récemment, surjouent leur entente, dans le but d'offrir «une majorité forte, solide et cohérente» à l'Assemblée nationale au nouveau chef de l'État. Martine Aubry, qui aurait tant voulu être nommée à Matignon, et qui a refusé un lot de consolation au gouvernement, veut se montrer exemplaire pour ses troupes, au moins jusqu'au soir du second tour. Mardi soir, elle était aux côtés du candidat investi par le PS Axel Kahn, célèbre généticien, qui affrontera l'ancien premier ministre François Fillon dans la 2e circonscription de Paris.
La maire de Lille, qui n'a presque pas siégé à l'Assemblée en 1997, avant d'être battue en 2002 par Sébastien Huyghe (UMP), a salué en Jean-Marc Ayrault «un exceptionnel maire de Nantes», et elle s'est dite «heureuse de ce duo à la tête de l'État» entre François Hollande et son chef du gouvernement. «Quand on joue collectif, on gagne. Si on ne joue pas collectif, on ne gagne pas», a lancé Martine Aubry, qui a prévenu qu'en l'absence de majorité à l'Assemblée «le changement est fini».
Très à l'aise au milieu des siens, Ayrault, qui a présidé pendant quinze ans le groupe socialiste avant d'accéder à Matignon, a mis en garde les ministres présents (dont Laurent Fabius, Manuel Valls, Delphine Batho, Benoît Hamon et Alain Vidalies), ainsi que les députés PS - peu nombreux -, contre les risques d'une cohabitation, en cas de victoire de la droite aux législatives. Dramatisant les enjeux, le premier ministre a martelé: «Une cohabitation, ce serait l'affaiblissement de la France face à nos partenaires en Europe et dans le monde», «l'application du programme de la droite, qui prévoit dès l'automne prochain une augmentation de la TVA alors que nous voulons une réforme juste», «la poursuite de la réduction des effectifs dans l'éducation nationale» et «ce serait aussi l'austérité généralisée alors que nous voulions lier rigueur de gestion et croissance pour tous».

«La France est entendue»

Tels sont les thèmes qui devraient être au cœur de la campagne législative du PS: «Voilà ce que nous allons répéter jour après jour avec Martine Aubry, dont je salue le dévouement et le désintéressement. Ensemble, nous tiendrons meetings, ensemble, nous mènerons campagne.» Le chef du gouvernement a assuré qu'à l'occasion des rencontres de François Hollande aux États-Unis, «les lignes bougent» et «la parole de la France est entendue».
Au passage, Ayrault n'a pas manqué de souligner «le bonheur» qu'il a connu en présidant le groupe socialiste à l'Assemblée «pendant quinze ans». Il s'est enfin engagé à ce que l'opposition ne soit pas, à l'avenir, «négligée». «Il n'y aura pas, à l'issue du vote, l'écrasement d'un camp par un autre», a précisé Ayrault, qui a aussi promis que «les nominations importantes» feront «l'objet d'une concertation». Mais il a taclé la révision constitutionnelle de juillet 2008 - que seul Jack Lang, au sein du groupe PS, avait votée - jugeant qu'elle ne constitue qu'une «multiplication de trompe-l'œil».

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