TOUT EST DIT

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mercredi 18 avril 2012

«Sarkozy doit remettre son programme en perspective»

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, estime que les Français ne vont pas se laisser aller à l'antisarkozysme, et qu'ils choisiront la raison.
Les sondages restent défavorables à Nicolas Sarkozy. Qu'en pensez-vous?
Claude GUÉANT.  - Attendons le premier tour. Les résultats des sondages ne vont pas tous dans le même sens. Ils vont et viennent. Les électeurs s'interrogent encore et 25 % d'entre eux disent pouvoir changer d'avis.
Nicolas Sarkozy doit-il s'adresser prioritairement aux abstentionnistes?
Il faut parler à tout le monde, et non à une partie des Français, comme le fait le candidat PS. Nicolas Sarkozy s'adresse aussi aux indécis, car le vote utile s'avère nécessaire. Les questions auxquelles doivent répondre les Français sont: qui, de Nicolas Sarkozy ou de François Hollande, a la personnalité et les idées les plus conformes à ce que vous attendez? Qui sera capable de tenir le rang de la France dans le monde? Qui pourra encore augmenter la sécurité dans notre pays et maîtriser les flux migratoires? Qui pourra mieux réduire les déficits? Nicolas Sarkozy s'adresse à tous les Français, y compris les électeurs de Marine Le Pen et de François Bayrou.
L'hypothèse Bayrou à Matignon, en cas de réélection de Sarkozy, est-elle crédible?
Ce n'est pas le moment d'évoquer la constitution d'un gouvernement. C'est même assez déplacé. La seule chose qui compte, c'est de gagner cette élection, ce sont les politiques qui seront menées après le 6 mai. Je note que François Bayrou insiste sur la nécessité absolue de rétablir les finances publiques. Dans ce domaine, Nicolas Sarkozy a un programme beaucoup plus volontariste que François Hollande. M. Bayrou est plus proche de notre famille politique que de la gauche. Ce sera à lui de se déterminer. Il a dit qu'il se prononcerait entre les deux tours.
Êtes-vous, vous-même, intéressé par le poste de premier ministre?
Je fais mon travail de ministre de l'Intérieur. Je n'ai jamais eu la tentation de penser à Matignon.
Le meeting de la Concorde a-t-il regonflé le moral des militants?
Ce rassemblement a été très mobilisateur pour les militants mais aussi pour les sympathisants. Il y a chez eux une volonté de participer au vote et de le faire basculer dans le bon sens. Je fais moi-même campagne à Boulogne-Billancourt pour les législatives. Les gens me disent que la présidentielle est plus décisive que jamais. Ils savent que nous avons vécu des années de crise intense et que cette crise rôde toujours autour de nous. Si beaucoup de responsables européens ont pris parti pour Nicolas Sarkozy, ce n'est pas parce qu'ils veulent s'immiscer dans la politique intérieure de la France. C'est parce que le cheminement que propose le président sortant est cohérent avec le traité de stabilité européen. Nicolas Sarkozy veut restaurer la compétitivité de la France et maîtriser les finances publiques quand François Hollande veut augmenter les dépenses et les impôts.
Jean-Luc Mélenchon est-il plus fréquentable que François Hollande?
Le candidat du Front de gauche a un véritable talent d'orateur et je pense qu'il est sincère, contrairement à François Hollande, qui n'a cessé de changer d'avis durant sa campagne. Mais bien sûr, je ne partage pas les idées de Jean-Luc Mélenchon. Si François Hollande était élu, il serait pour lui un partenaire incontournable et j'invite les Français à s'interroger sur la pertinence de ses propositions pour la France.
Quel type de campagne Nicolas Sarkozy doit-il mener entre les deux tours?
Le président devra dire la société, les valeurs et les choix économiques qu'il propose. Contrairement au candidat PS, Nicolas Sarkozy a un programme complet et cohérent dans lequel aucun sujet n'est mis de côté. Il est maintenant nécessaire qu'il remette ce programme en perspective, et qu'il en fasse ce qu'il est, un véritable projet de société.
L'antisarkozysme n'est-il pas plus fort que le projet du président sortant?
L'antisarkozysme est l'argument sur lequel François Hollande a bâti sa campagne. Mais, entre le sentiment et la raison, on peut choisir la raison. Et on peut même ajouter une dose de mémoire à cette raison. Souvenons-nous de l'automne 2008, quand l'Europe était au bord de l'implosion, et de la réunion des chefs d'État européens organisée à l'Élysée par Nicolas Sarkozy et Gordon Brown. Rappelons-nous que Nicolas Sarkozy a plaidé ensuite pour un nouveau fonctionnement de la zone euro et qu'il a été rejoint par Angela Merkel un an plus tard. Gardons en mémoire la réforme des régimes spéciaux de retraites que l'on disait infaisable, le service minimum dans les transports que l'on jugeait non négociable avec les syndicats. Souvenons-nous de la réforme de la taxe professionnelle ou encore de la création du statut d'autoentrepreneur.
N'y a-t-il pas eu trop de réformes?
Quand on est en responsabilité, on ne fait pas de la politique politicienne. On adapte le pays à son environnement économique et international. Si Nicolas Sarkozy était réélu, les réformes se poursuivraient au même rythme.
Quel est l'avenir de l'UMP en cas de victoire ou en cas de défaite?
Si Nicolas Sarkozy est réélu, l'UMP aura le souci de faire sa place aux différentes sensibilités. Je n'envisage pas l'hypothèse dans laquelle il serait battu. Mais si tel était le cas, il serait plus impératif encore de renforcer l'unité du parti.

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