TOUT EST DIT

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samedi 21 avril 2012

Comme un héron devant l’urne 


Depuis trois mois dix candidats argumentent, objectent, pilonnent, ripostent, se justifient, mais cela n’enlève pas l’impression que tout file comme du sable entre les doigts. Par bien des points, cette campagne se termine comme elle a commencé. Retour aux arguments les plus sommaires, genre « sortez le sortant », comme si marteler un slogan semblait finalement plus efficace que de défendre un programme.
Dommage d’en rester là car bien qu’ils soient imprécis voire fanfarons, les programmes avaient fini par se dessiner. Sans doute pas des programmes à prendre au pied de la lettre mais au moins des poteaux indicateurs utiles.
On peut les trouver insuffisants, considérer que la campagne électorale n’a pas été à la bonne hauteur. Mais cette déception proclamée est aussi une commodité intellectuelle: il est facile de s’installer dans la posture du sceptique patenté ou du spectateur outré.
Non, programmes et candidats ne sont pas équivalents; ils représentent un large éventail d’options. Fermeture de la centrale de Fessenheim ou pas ? Sortie de l’euro ou pas ? Droit de vote aux étrangers ou pas? OGM ou pas ? Vigilance ou complaisance face aux paradis fiscaux ? Abrogation ou maintien de la réforme des collectivités territoriales ? Abandon ou maintien du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite? Ce sont quelques uns des points à trancher.
On dira que c’est insuffisant en regard des enjeux cruciaux, le chômage et la paupérisation de la classe moyenne. Mais ce n’est pas en rêvant à un président qui aurait le courage de Zorro, la fibre sociale de Robin des Bois et la douceur des Bisounours que l’on avancera.
À force de faire la fine bouche et de dédaigner la politique tel le héron de La Fontaine, on reste les deux pieds dans le même sabot. Pendant ce temps d’autres pays qui se moquent de nos hautes exigences critiques et de notre pessimisme existentiel passent à la vitesse supérieure et nous marginalisent un peu plus sur la scène mondiale. 
Est-ce cela que nous voulons ?

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