TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 22 mars 2012

Mélenchon, le "fou furieux" et la haine

En déplacement jeudi à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), Jean-Luc Mélenchon a commenté à chaud la mort de Mohamed Merah. Mais, campagne oblige, il en a profité pour attaquer Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy. 

Alors que l'assaut a été donné jeudi matin à Toulouse, à l'issue duquel Mohamed Merah a trouvé le mort, Jean-Luc Mélenchon se trouvait en plein milieu d'une des plus grandes gares de triages européens, à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne. Le déplacement avait pour thématique l'avenir du rail, mais le candidat, plus que jamais en campagne, ne pouvait faire l'impasse sur l'actualité. Jetant un coup d'œil toutes les deux minutes à son téléphone portable, il a réagi avant que les journalistes ne lui aient demandé : "Apparemment, il y a eu des policiers blessés. C'est terrible quand même."
Très vite, il reformule des propos qu'il avait déjà tenu la veille, quand il s'était déplacé à Bobigny (Seine-Saint-Denis) : "Il y a eu une très belle réaction du pays pour ne pas se laisser embarquer par un fou furieux", a-t-il déclaré, saluant tour à tour l'action des policiers et les discours des responsables religieux, le grand rabbin de France Gilles Bernheim et le président du Conseil français du culte musulman Mohammed Moussaoui en tête.

"Analyses de comptoir de bistrots"

Jean-Luc Mélenchon, qui a refusé de mettre sa campagne en pause "pour un tueur", s'est toutefois refusé à une apologie de l'action du président de la République. Un détail notamment l'a rendu chafouin : le discours qu'a tenu Nicolas Sarkozy devant des enfants après la minute de silence nationale décrétée mardi. "Dire à des petits enfants que ça aurait pu leur arriver, ça a marqué les esprits", a ainsi expliqué le représentant du Front de gauche avant de développer : "Il faut les protéger (…) pour ne pas que la confusion soit dans leurs esprits."
Mais, sans surprise, Marine Le Pen est restée la principale cible de l'ancien socialiste. Selon lui, elle a manqué de "décence" en pointant le fait que Mohamed Merah aurait pu être interpellé plus tôt. "Comme d'habitude Madame Le Pen montre son manque total du sens du bien commun et de la décence, d'abord on doit dire le respect aux policiers et après on va regarder", a encore lancé Jean-Luc Mélenchon. "Peut être qu'il y a des failles", a-t-il fini par lâcher avant de nuancer : "Il ne faut pas se lancer dans les analyses et enquêtes de comptoir de bistrot."

Les usines plutôt que le halal

Au-delà de son manque de prudence, Marine Le Pen est coupable, aux yeux du Front de gauche, d'attiser "la haine" : "Le pari de Madame Le Pen, c'est de changer la campagne. Pour le moment, nous étions dans une campagne profondément engagée sur le terrain social (…) Un sujet sur lequel elle suffoque. Il lui faut donc revenir sur le terrain de la haine."
Une charge explicite qu'il réitère devant les ouvriers du rail, venus l'écouter jeudi dans la gare de triage du Val-de-Marne. "Nous sommes le rempart contre la haine", a-t-il ainsi lancé sur la petite estrade qui surplombait l'audience. Quelques minutes plus tôt et quelques kilomètres plus loin, lors d'une visite d'un poste d'aiguillage, il a eu ce commentaire autrement plus explicite : "On s'est tapé du halal pendant un mois, j'espère qu'on ne va pas parler de ce timbré pendant encore un mois." Jean-Luc Mélenchon semble avoir hâte de passer à autre chose, de parler usines et emploi, colère ouvrière et engagement militant. Il n'est pas sûr que Marine Le Pen partage le même objectif.

0 commentaires: