TOUT EST DIT

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mardi 13 mars 2012

L’eau et le feu 


Le 28 juillet 2010, dans l’hémicycle climatisé de l’Organisation des Etats-Unis, à New-York, l’assemblée, par 122 voix pour et malgré 41 abstentions, a reconnu que «l’accès à une eau potable, salubre et propre» était un droit fondamental de l’être humain.
La résolution avait été proposée par la Bolivie. Si l’on en croit les photos, il y avait sur les tables de l’ONU des petites bouteilles d’eau minérale.
Belle déclaration. Certes. Vœu pieux? Pas tant que cela. Si l’on en croit les études, la situation s’améliore lentement. La décennie internationale de l’eau (2005-2015) avait fixé un objectif de 88% de terriens ayant accès à de l’eau potable. On en serait déjà à 89% — ce qui laisse encore quand même 800 millions d’entre eux dépourvus de ce «droit fondamental».
Ces chiffres ont été rappelés au 6 e Forum mondial de l’eau ouvert à Marseille hier, comme au Forum alternatif qui le conteste, le trouvant trop accaparé par les «porteurs d’eau» des multinationales du secteur. Une chose est de fournir l’eau potable, une autre est de garantir un prix accessible à tous pour ce bien commun.
Ce qu’on oublie souvent, c’est que l’eau tout court, celle qu’on boit, mais aussi celle qui irrigue, celle qu’on capte, celle qu’on détourne et celle qu’on turbine, va devenir une ressource rare sur la planète bleue. La conjonction du dérèglement climatique, de la pollution et de la croissance démographique alimente des prévisions inquiétantes: c’est la même ONU qui écrit que d’ici 2025, ce sont 3,4 milliards d’humains qui vivront dans un pays affecté par une pénurie d’eau.
Quelles en seront les conséquences? «Les guerres du XXI e siècle», expliquait en 1995 l’Egyptien Ismaïl Serageldin, alors vice-président de la Banque mondiale, aujourd’hui directeur de la Bibliothèque d’Alexandrie. Pour conjurer la violence pour l’eau, il faudra des trésors de diplomatie. Et pour faire respecter ce «droit fondamental», des océans de bonne volonté.

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