TOUT EST DIT

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lundi 5 mars 2012

La tête dans le sable 


François Hollande veut renégocier le pacte budgétaire signé par vingt-cinq pays de l’UE sur vingt-sept. Nicolas Sarkozy affirme que « nous sommes en train de tourner la page de la crise financière ». Les hommes politiques français sont incorrigibles : à gauche comme à droite, la présidentielle les incite à mettre la tête dans le sable. La zone euro est en feu, mais les candidats français n’ont pas le temps de jouer les pompiers en cherchant des idées crédibles pour allier lutte contre les déficits et recherche de la croissance. Ils sont trop occupés à en découdre.
L’Espagne et les Pays-Bas ont annoncé hier des déficits plus importants que prévu. Et le Fonds monétaire international a tenu à prévenir : « Nous sommes toujours dans la zone de danger. Il s’agit d’un marathon, pas d’un sprint. »
Nicolas Sarkozy annonçait déjà une sortie de crise en 2010. Hier, il a salué le premier sommet européen depuis un an « qui ne soit pas un sommet de crise ». Que lui faut-il donc ? De sommet en sommet, la stratégie européenne n’a pas changé : c’est celle de la rustine. Il a fallu des mois et des mois pour en trouver une capable de masquer le problème grec. C’est la rustine la plus chère de l’histoire du continent ! Le plus dramatique, c’est qu’elle ne résout rien et que le pare-feu européen, que les Allemands ne veulent pas étendre (où trouver des fonds pour le renforcer, d’ailleurs ?), sera incapable de boucher le trou espagnol, si jamais Madrid venait à être réattaqué. Ce qui ne manquera pas de se produire après le dérapage budgétaire annoncé hier.
Nous voilà, comme à l’automne, devant la quadrature du cercle : l’austérité est un remède qui se révèle pire que le mal… mais il n’y en a aucun autre. Quand les Pays-Bas annoncent à leur tour le dépassement de la barre psychologique des 3 % de déficit, il y a vraiment de quoi s’inquiéter. Si même les pays de l’ex-zone Mark sont victimes d’anémie, que dire des malades en soins intensifs que sont l’Italie et le Portugal, ou de la France, qui a elle-même deux plans de rigueur en cours d’application ?
Tout est fait, à gauche et à droite, pour éviter d’angoisser les électeurs avant les rendez-vous électoraux. On n’attrape pas des mouches avec du vinaigre. Le réveil d’après scrutins s’annonce difficile pour tout le monde.

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