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mardi 17 janvier 2012

S&P abaisse la note du Fonds européen de stabilité financière à AA+

L'agence de notation Standard & Poor's a annoncé lundi 16 janvier qu'elle abaissait la note à long terme du Fonds européen de stabilité financière (FESF), la dégradant de AAA à AA+. S&P confirme la note à court terme A-1+ et précise que la perspective est en développement.

Cette décision est la conséquence de l'abaissement de la note de la France et de l'Autriche, qui faisaient partie des Etats notés "AAA" et permettaient au Fonds, par leurs garanties, de bénéficier de la note optimale de S&P. Les deux pays, désormais notés AA+, font partie des neuf pays européens sanctionnés par l'agence vendredi. Depuis, S&P considère donc que les obligations du FESF ne sont plus totalement soutenues, autant par les pays membres du Fonds que par des valeurs mobilières notées AAA.
Standard & Poor's n'exclut toutefois pas de relever la note à "AAA" si des garanties financières supplémentaires devaient lui être accordées. "Si nous constatons que les obligations à long terme du FESF sont pleinement soutenues par les garanties des Etats membres bénéficiant d'un triple A, nous pourrions relever sa note à 'AAA'", indique S&P. L'agence estime qu'il y a une probabilité qu'elle relève la note du FESF ou au contraire l'abaisse dans les deux ans.
LA CAPACITÉ DE PRÊT "PAS REMISE EN CAUSE"
Le patron du FESF, Klaus Regling, a toutefois estimé que la capacité de prêts du Fonds ne sera pas remis en cause par cette décision. "L'abaissement d'un cran de la note du FESF ne va pas réduire sa capacité de prêts de 440 milliards d'euros. Le FESF a les moyens de remplir ses engagements actuels et éventuellement d'autres, d'ici la mise en œuvre du Mécanisme européen de stabilité (MES) en juillet", a affirmé M. Regling.
Quant au président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, il a estimé lundi que l'Europe se trouve dans une situation économique "très grave". "Durant les tout derniers mois de 2011, l'incertitude sur la durabilité de certains souverains et sur la résistance du système financier, combinée à des perspectives de croissance sombres, ont débouché sur de sérieuses perturbations du fonctionnement normal des marchés financiers et de l'économie réelle." Invité par le Parlement européen en qualité de président du comité européen du risque systémique (ESRB), il a toutefois appelé à "apprendre à se passer" des agences de notation, ou à ne les considérer que comme "un paramètre parmi beaucoup d'autres".
Le ministre des finances français, François Baroin, a lui estimé lundi soir qu'il n'y avait "pas besoin d'agir" sur le Fonds européen de stabilité financière. "Le FESF conserve intacte sa capacité de prêt, avec des moyens suffisants et garantis pour remplir l'ensemble de ses engagements présents et à venir", affirme-t-il dans un communiqué.
DÉBATS SUR UN RENFLOUEMENT DU FESF
Mario Draghi a par ailleurs estimé que le Fonds de secours européen, privé de sa note "AAA", devrait être renfloué pour garder sa force de frappe en l'état. Selon lui, "il faut des contributions supplémentaires des pays encore notés AAA" pour que le FESF conserve "la même capacité" ou puisse prêter "au même taux".
Le scénario d'une hausse des garanties est toutefois mal engagé, l'Allemagne – premier contributeur du Fonds – ayant catégoriquement refusé lundi de remettre au pot pour le FESF. Les dégradations par Standard and Poor's de plusieurs pays européens avaient déjà relancé vendredi le débat sur la nécessité d'un renflouement du Fonds de secours de la zone euro (FESF), avec de sérieux clivages entre les capitales européennes.
La chancellière allemande, Angela Merkel, avait notamment indiqué préférer, avant même cette décision de S&P, une dégradation du FESF plutôt que de le renflouer. Les dégradations "ne vont pas torpiller le travail du FESF et je ne vois pas de besoin d'y changer quelque chose", avait-elle assuré. Lundi, le ministère allemand des finances a été dans le même sens, assurant qu'il n'était "pas besoin d'agir sur le FESF actuellement".
La capacité de prêts de l'actuel FESF est de 250 milliards d'euros environ, sur une enveloppe initiale de 440 milliards, un montant insuffisant s'il fallait venir en aide à un pays comme l'Italie. Un fonds permanent de secours, le MES, devrait commencer à fonctionner dès le mois de juillet, remplaçant au bout d'un an cet instrument temporaire qu'est le FESF. Le MES doit avoir une capacité de prêt de 500 milliards d'euros et un capital propre de 80 milliards, apporté par les Etats membres.

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