TOUT EST DIT

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samedi 21 janvier 2012

François Hollande, l'heure de vérité

Pour le candidat socialiste, c'est la semaine de tous les dangers... Ou de tous les espoirs.
Le candidat socialiste, en l'espace de quelques jours, doit surprendre les Français en faisant preuve à la fois de charisme, de crédibilité et de pugnacité. Du charisme, ce mélange rare d'autorité et de proximité, il a l'occasion d'en montrer enfin lors de son premier grand meeting de campagne, au Bourget, dimanche 22 janvier. L'élu de Corrèze compte sur cette réunion publique, comme sur les suivantes, pour établir un lien particulier avec ses concitoyens. Sur un mode tour à tour intimiste et solennel, il replacera son parcours dans celui de la gauche et du pays.
Ce leader si pudique et rationnel saura-t-il se hisser au-dessus de lui-même, fendre l'armure, comme avait dit Lionel Jospin, et trouver le ton personnel qui manque encore au candidat "normal" ? Il se dit déterminé à relever ce défi-là, fût-ce au prix d'une dramaturgie qui ne lui est pas familière. L'homme raisonnable devra s'effacer devant le chef habité. Deuxième preuve à fournir, celle de la crédibilité. Ce sera pour jeudi prochain, au matin de son intervention télévisée sur France 2, lors de l'émission "Des paroles et des actes". Seront alors dévoilées ses principales propositions. Fini, les cafouillages, bonjour, les commentaires !

L'époque copain, c'était hier

La droite se ruera sur les mesures tant attendues et ne manquera pas de les trouver soit pusillanimes soit dispendieuses, le tout étant inévitablement considéré comme irresponsable. Les observateurs, comme l'on dit, jugeront de la cohérence de l'ensemble et de sa compatibilité avec l'état des finances publiques. Le candidat soulignera bien sûr que son action sera plus juste et plus efficace que celle du président sortant. L'opinion, via les sondages, tranchera : le Corrézien sera-t-il sorti du "flou" en mettant les Français de son côté ? Enfin, le soir, il devra faire preuve de pugnacité. Non seulement face aux journalistes, exercice auquel il est bien rodé, mais face à Alain Juppé, qui sera son contradicteur politique.
L'ancien Premier ministre, en bon élève, sera ferré à blanc. Il pourra même se prendre, l'espace d'une demi-heure, pour le vrai challenger du socialiste, rôle dont il a toujours rêvé et a été privé. Autant dire qu'il aura à coeur de se montrer performant, quitte à donner des remords à la majorité de ne pas lui avoir confié la mission de la représenter au scrutin suprême. Rude affaire, donc, pour le champion de la gauche. S'il se sort bien de cette séquence à trois volets, il aura peut-être fait le plus dur. Certes, les électeurs n'attendent plus un super héros, un Zorro mirobolant, un marchand d'illusions, mais au moins un père de la nation. L'époque copain, c'était hier. L'ère président, ce sera, peut-être, demain.

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