Selon la fédération des taxis (Poeiata), cette loi « anéantit le secteur » et sert « les intérêts de grands entrepreneurs » en érigeant la « pierre tombale » de 70.000 familles. Publié au début de la semaine par le ministre des Transports, Yannis Ragoussis, le projet de loi ouvre la voie à l’installation de sociétés de taxis en bonne et due forme et instaure des conditions pour l’achat ou la vente des licences, une transaction jusqu’ici occulte qui favorisait la circulation d’argent noir. Il prévoit également des critères pour l’obtention de ces licences visant à améliorer les services des taxis, renommés pour leur faible qualité.
Les taxis ont annoncé une deuxième grève de 24 heures samedi, jour du discours de rentrée politique et économique du Premier ministre, Georges Papandréou, à Salonique, à l’occasion de l’ouverture de la Foire internationale annuelle.
L’autonomie des universités en question
De leur côté, les étudiants de gauche, dont certains participent à l’occupation de départements universitaires dans plusieurs villes de Grèce, manifestaient à Athènes contre une réforme votée en août au Parlement. Cette réforme, adoptée à l’unanimité par la droite et la gauche, aligne les diplômes sur le système européen, ouvre les facultés sur le marché du travail et aux financements privés et prévoit la fin de la cogestion des universités par des organisations estudiantines. Les recteurs et le syndicat enseignant se sont également dressés contre ces mesures, accusées de compromettre l’autonomie des établissements et de menacer leur caractère gratuit et public.Après avoir été accusé par l’UE et le FMI la semaine dernière de retards dans la mise en œuvre des réformes, le gouvernement s’est engagé mardi à accélérer les privatisations et les réformes structurelles prévues, parmi lesquelles la réduction du secteur public ou la réforme des taxis. Par ailleurs, les syndicats des douaniers et des agents du fisc ainsi que des éboueurs d’Athènes ont annoncé des grèves en début de semaine prochaine.
Pour sa part, la Commission européenne a exclu jeudi une sortie forcée de la Grèce de la zone euro, et a rappelé qu’il n’y avait aucun débat sur le sujet à Bruxelles. « Aucune sortie, ni expulsion de la zone euro n’est possible d’après le traité de Lisbonne. La participation à la zone euro est irrévocable. Il n’y a aucune discussion à ce sujet », a affirmé Amadeu Altafaj, porte-parole du commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn. Pourtant, certains pays n’hésitent plus à appeler Athènes à quitter l’Union monétaire.
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