TOUT EST DIT

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mardi 17 mai 2011

La réalité dépasse l'affliction

L'état de sidération et d'incrédulité demeure, 48 heures après la révélation des faits reprochés à Dominique Strauss-Kahn. L'image du patron du FMI menotté entre deux policiers, puis l'annonce de son maintien en détention, hier soir, malgré une caution d'un million de dollars, renforce encore l'impression d'irréalité ou de « réalité télé », comme un épisode de NYPD ou un mauvais remake du Bûcher des vanités de Tom Wolfe, qui contait la chute d'un homme puissant pris dans un engrenage qui le dépasse. Et ce déballage donne le vertige et la nausée. Tout d'abord en raison des faits judiciaires qui lui sont reprochés. Il n'est plus question ici de séducteur impénitent - ce que la gauloiserie française considérerait plutôt comme un atout - mais de crime sexuel, qu'il ne convient en aucun cas de banaliser. Ensuite, en raison des déflagrations possibles sur le plan économique international, alors que se joue l'avenir de la Grèce et que l'euro est dans la tourmente. Enfin, pour ce qui est des conséquences en matière de politique intérieure. Si la réalité des faits se confirme, le scandale serait énorme - il l'est déjà. Mais s'il était prouvé qu'il s'agit d'une manipulation d'origine hexagonale - les thèses du complot fleurissent - le choc serait pire encore, tant il révélerait un niveau de manipulation et de déréliction inédit dans la course au pouvoir. Déjà polluée et obnubilée par une personnalisation outrancière, la vie politique française verse dans le sordide et s'éloigne encore un peu plus du débat programmatique et de la bataille des projets qu'elle devrait être. Nul ne devrait s'en réjouir.

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