TOUT EST DIT

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vendredi 18 novembre 2011

La peur de gagner?


La gauche a-t-elle vraiment envie de revenir au pouvoir ou aurait-elle abusé du Beaujolais nouveau? L’ivresse provoquée par les effluves d’une victoire pronostiquée l’a-t-elle fait glisser dans une espèce d’euphorie dangereuse qui vire aujourd’hui à l’inconscience? Le spectacle des tribulations de l’union socialistes-écologistes a le goût acide des fêtes de mariage qui se terminent mal, comme dans les dessins de Dubout, avant même que l’histoire conjugale ne commence.

Que peuvent bien comprendre les Français à cette scène de ménage où les protagonistes se soupçonnent mutuellement de tromperie au moment même où ils signent le contrat? L’affaire du paragraphe du mox qui s’en va et qui revient, balançant d’une intonation à l’autre comme un refrain de Claude François, a ouvert un nouveau chapitre, surréaliste, au roman de la gauche.

Voir la secrétaire nationale verte, Cécile Duflot, moquer avec insolence un François Hollande qui serait capable, selon elle, de caviarder sans prévenir un accord international, c’était de la bombe! Même la droite n’avait pas osé pareille spéculation: l’adversaire lui souffle, une nouvelle fois, un argument de campagne particulièrement perforant.

Hier, c’est la candidate écologiste qui affirme s’éclipser momentanément de la scène médiatique pour se désolidariser, cette fois, de l’accord a minima bricolé dans la journée par les deux états majors PS-EELV. Elle boude, Eva. Vous suivez toujours? Nous, pas vraiment. Franchement. Et pourtant, les journalistes politiques ont l’habitude des coups tordus et l’expérience des stratégies sinueuses.

Là, on comprend seulement que la gauche de gouvernement devra d’abord vaincre la gauche idéologique et que le combat s’annonce violent... A moins de cinq mois et trois semaines du premier tour de la présidentielle, c’est une formidable marche arrière devant l’obstacle. A quoi a donc servi le temps béni de l’opposition qui aurait pu être mis à profit pour dépasser des contradictions aussi imposantes que les choix énergétiques?

Cette dernière péripétie donne le ton, déprimant, d’une consultation qui semble oublier le moment où il survient avec une incroyable légèreté. L’émotion, universelle, provoquée par Fukushima, aurait mérité un autre prolongement.

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